La loi organique sur le droit de grève est enfin sortie du ventre du Parlement après un accouchement difficile à la césarienne et une grossesse qui aura duré 16 longues années.
L’heureux dénouement a été annoncé aux premières heures d’aujourd’hui, après une séance marathonienne qui avait démarré hier après-midi pour se conclure par un consensus au forceps.
Le vote historique restera à mettre au palmarès du gouvernement, qui s’était résigné à accepter des amendements majeurs au fur et à mesure des allers-retours législatifs avant que le vote final n’ait lieu ce mercredi 4 décembre, une date inoubliable pour les travailleurs et les centrales syndicales. L’événement est à marquer d’une pierre blanche pour tous ceux qui se sont battus bec et ongles avec divers gouvernements pour que ce défi devienne enfin un acquis.
Les modalités et les conditions d’exercice du droit de grève, ainsi définies dans le texte, sont le fruit de concessions des deux côtés : gouvernement d’une part, partis politiques et syndicats de l’autre, qui ont disséqué patiemment près de 330 amendements avant d’arriver au consensus final. Le gouvernement a accepté, avant cela, d’apporter des modifications au texte initial en abrogeant la disposition interdisant la grève politique, celle dite par alternance, et en supprimant celle de la grève par solidarité. Le délai de préavis de la grève a également été revu pour les situations urgentes, telles que les infrastructures défectueuses, les matières dangereuses ou les expulsions irrégulières.
Ces modifications fondamentales, qui ont retardé le long chemin vers cet accord, sont revendiquées fièrement par le ministre de tutelle, Sekkouri, qui, à son tour, remporte une victoire politique à inscrire à son actif ainsi qu’à celui de sa formation, le PAM.
Par Jalil Nouri
.