Face à la forte augmentation du trafic passagers, au développement stratégique de Royal Air Maroc (RAM) et à la préparation de la Coupe du Monde 2030, l’Office National des Aéroports (ONDA) a présenté, ce mardi 18 février 2025 à Nouaceur, sa stratégie “Aéroports 2030”. Dévoilée par son directeur général, Adel El Fakir, cette feuille de route s’articule autour de trois axes majeurs : le développement des infrastructures, la transformation de l’expérience passager et une réforme profonde de l’ONDA.
Une croissance du trafic aérien qui exige des infrastructures modernisées
Le premier défi auquel doit répondre cette stratégie est la croissance exponentielle du trafic aérien. Après une augmentation de 32 % en 2023 et de 21 % en 2024, les projections indiquent une hausse annuelle à deux chiffres pour les cinq prochaines années. En 2024, les 25 aéroports du Royaume ont accueilli près de 33 millions de passagers, dont 29 millions en vols internationaux. Certains hubs, comme Marrakech, Agadir et Tanger, affichent des croissances supérieures à la moyenne nationale, et l’aéroport Mohammed V de Casablanca frôle déjà la saturation.
Par ailleurs, les mouvements d’avions ont progressé de 16 % et le trafic de survol de 11 %. Une situation qui impose un développement accéléré des infrastructures pour maintenir la fluidité et la compétitivité du transport aérien marocain.
Royal Air Maroc : un plan d’expansion qui impose une adaptation des aéroports
Le second défi concerne l’expansion de Royal Air Maroc. La compagnie nationale prévoit de quintupler sa flotte d’ici 2037, passant de 50 à 200 appareils, avec un objectif intermédiaire de 100 avions dès 2030. Ce développement nécessitera des infrastructures capables d’accueillir un trafic accru et d’optimiser la gestion des connexions internationales, notamment à Casablanca, où un nouveau terminal en mode hub, une nouvelle piste, et une nouvelle tour de contrôle sont prévus.
La Coupe du Monde 2030 : un accélérateur du développement aéroportuaire
Le troisième défi auquel répond la stratégie Aéroports 2030 est la co-organisation par le Maroc de la Coupe du Monde 2030. Cet événement mondial entraînera une augmentation considérable du nombre de visiteurs, nécessitant des infrastructures adaptées.
Sept aéroports bénéficieront d’une augmentation de leurs capacités :
- Casablanca : création d’un nouveau terminal, d’une piste additionnelle et d’une connexion intermodale avec la future ligne de TGV.
- Tanger : un nouveau terminal est prévu.
- Marrakech, Agadir et Fès : les terminaux existants seront doublés et réaménagés.
- Rabat et Tétouan : les extensions déjà lancées seront finalisées en 2025 (Rabat) et 2027 (Tétouan).
Un parcours passager transformé pour une expérience optimisée
Le deuxième axe de la stratégie met l’accent sur une expérience client repensée. L’ONDA s’engage à une transformation radicale du parcours passager, avec des améliorations sur plusieurs fronts :
- Réduction des délais de passage aux contrôles (sécurité, immigration, douane).
- Optimisation de la gestion des bagages.
- Modernisation des espaces commerciaux pour une meilleure expérience utilisateur.
- Amélioration de l’accueil dès les parkings et dans les terminaux.
Adel El Fakir insiste sur la nécessité d’une modernisation globale des aéroports marocains afin d’améliorer la fluidité et l’attractivité du pays en matière de transport aérien
Une réforme profonde de l’ONDA pour accompagner cette transformation
Le troisième et dernier axe de cette stratégie repose sur une refonte structurelle de l’ONDA. Parmi les mesures annoncées :
- La transformation de l’ONDA en Société Anonyme.
- La montée en compétences des 2 600 collaborateurs.
- Le recrutement de nouveaux talents, au niveau national et international.
- L’investissement dans les nouvelles technologies pour une gestion optimisée.
- Le renforcement des capacités d’autofinancement de l’Office.
Pour mener à bien ce chantier ambitieux, trois piliers stratégiques seront mobilisés :
- Les partenaires institutionnels et privés (DGSN, Gendarmerie Royale, Douane, RAM, prestataires…).
- Le capital humain de l’ONDA et ses nouvelles recrues.
- Les ressources technologiques et financières, avec un financement mixte local et international.
Enfin, Adel El Fakir a souligné que cette feuille de route n’est pas le fruit d’un bureau d’études étranger, mais le résultat d’une réflexion interne menée avec les équipes de l’ONDA et ses partenaires.
Pour une capitale Rabat ne bénéficie pas bp du trafic aérien
dommage que peu de compagnies desservent cette capitale