A Fès, la première série de jugements dans l’affaire de « trafic de nourrissons et extorsion dans les hôpitaux » a été rendue par la chambre criminelle de la Cour d’appel. Cette affaire, révélée il y a quelques mois, a dévoilé un réseau impliquant des dizaines de personnes facilitant la vente de nouveau-nés par des mères célibataires en échange de compensations financières.
Après une enquête approfondie, le tribunal a prononcé un total de vingt ans de prison pour les accusés. Les deux principaux prévenus ont été condamnés à trois ans de prison ferme, tandis que d’autres ont reçu des peines variant de deux ans à un an. Quatre accusés ont été acquittés et d’autres condamnés à des peines allant de quatre à six mois de prison.
Les organisations de défense des droits des enfants et des femmes ont exprimé leur déception, jugeant ces peines insuffisantes par rapport à la gravité des faits. Elles craignent que ces jugements n’encouragent la poursuite du trafic de nourrissons au lieu de l’éradiquer. Najate Anouar, présidente de « Matqich Waldi », a souligné que son organisation suivait cette affaire depuis le début et avait insisté sur l’importance d’élargir l’enquête. Selon elle, les peines prononcées ne reflètent pas la gravité des crimes commis.
Latifa Bouchaoui, militante des droits des femmes et des enfants, a insisté sur la nécessité de lois plus sévères et d’une intervention judiciaire rigoureuse pour dissuader ces pratiques dangereuses. Elle a appelé à une mobilisation de la société civile et des médias pour sensibiliser et lutter contre ces crimes.
Cette affaire met en lumière les lacunes du système juridique en matière de protection des enfants et l’urgence de réformes pour garantir leur sécurité et leurs droits.