La salle d’audience de la Cour d’appel de Casablanca était pleine à craquer ce jeudi, à l’occasion d’une nouvelle audience dans le très médiatisé procès lié au baron international de la drogue surnommé « Escobar du Sahara ». Une affaire à tiroirs, mêlant argent, pouvoir, célébrités… et silence pesant.
Quatorze témoins étaient convoqués par la Cour pour cette audience cruciale. Pourtant, plusieurs absences notables ont marqué les débats. Parmi elles, celle de la chanteuse marocaine Latifa Raafat, ex-épouse du principal accusé, mais également de Samia Moussa, ancienne épouse de l’ex-président de la région de l’Oriental, Abdennabi Bioui. Leurs absences ont été justifiées par l’impossibilité pour le commissaire judiciaire de localiser leurs adresses exactes.
D’autres témoins, dont un notaire, la mère de Samia Moussa, le fils de Saïd Naciri, ou encore plusieurs personnes citées dans l’instruction, ne se sont pas présentés pour des raisons similaires : adresses incomplètes, immeubles démolis ou justificatifs médicaux.
Seul point notable : la présence du député Abdellah Choukri (PAM), entendu en tant que témoin, ainsi que celle de trois autres personnes liées au réseau du financier malien Hadj Ahmed Ibn Ibrahim.
Face à ces défections, l’avocat de Saïd Naciri, Me M’Barek Meskini, a vivement plaidé pour une reconvocation de l’ensemble des témoins absents, évoquant l’importance d’entendre toutes les parties pour garantir la manifestation de la vérité. Le ministère public, de son côté, a demandé l’exécution stricte des convocations et un recadrage sur la méthodologie d’écoute.
Finalement, la Cour, présidée par Ali Torchi, a décidé de réémettre les convocations pour les témoins non touchés, tout en entamant immédiatement l’audition de l’un des témoins présents, refusant tout report.