Le tribunal de première instance de Tanger a ouvert, mardi dernier, le procès tant attendu de l’affaire connue sous le nom de « Groupe Al-Kheir ». Pas moins de 21 accusés, dont 16 femmes et 5 hommes, ont comparu devant la chambre correctionnelle, marquant la première audience publique de cette affaire qui a secoué la ville.
Le tribunal a décidé d’ajourner le procès au 26 novembre prochain, donnant ainsi un délai de deux semaines aux avocats des parties civiles pour préparer leurs revendications. Pendant ce temps, des dizaines de victimes ont manifesté devant le tribunal, réclamant la restitution de sommes qu’elles estiment s’élever à des milliards de centimes. Selon les témoignages, la majorité des victimes sont des femmes, et plus de 1.000 plaintes ont déjà été déposées, poussant les autorités judiciaires à ouvrir un guichet dédié à cette affaire.
Les accusés, dont la principale suspecte surnommée « Yousra » et une conseillère municipale de l’arrondissement de Souani, sont poursuivis pour escroquerie et fraude. Le « Groupe Al Kheir » fonctionnait sous la forme d’un système de marketing pyramidal, où les victimes étaient sollicitées via WhatsApp et Instagram, en leur proposant un programme de gains financiers basé sur un prétendu système d’investissement rapide et lucratif. Les victimes étaient incitées à verser des sommes d’argent pour intégrer ce programme, avec la promesse de rendements élevés en peu de temps. Cependant, une fois l’argent collecté, les organisateurs disparaissaient. Cette spirale a conduit à des pertes financières colossales et même au suicide d’une des coordinatrices du réseau.
L’affaire a pris une tournure complexe avant l’arrestation de la cheffe du réseau, appréhendée alors qu’elle tentait de fuir vers Casablanca depuis la gare de Tanger. Ce scandale a poussé le parquet à mettre en place un guichet spécial pour traiter le flot incessant de plaintes.
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