Le torchon brûle entre le Syndicat national des industries du pétrole et du gaz naturel et la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali. Dans un communiqué au ton cinglant, le personnel de la raffinerie La Samir dénonce les déclarations de la ministre, jugées « trompeuses et provocatrices », sur l’avenir de l’unique raffinerie du pays.
Lors d’un débat organisé à Salé par la Fondation Lafqui Titouani, Leila Benali a affirmé qu’aucun investisseur ne s’intéresse au raffinage au Maroc, le pays n’étant pas producteur de pétrole. Une déclaration vivement contestée par le syndicat, qui assure que plusieurs délégations ont manifesté un intérêt concret pour la reprise des actifs de La Samir. Selon eux, l’absence de repreneur découle d’un manque de clarification de la politique de l’État en matière d’investissement dans le raffinage, une décision stratégique qui dépasse la seule compétence de la ministre.
Le syndicat accuse également Leila Benali de servir les intérêts de lobbys opposés à la souveraineté énergétique du Maroc, en privilégiant les importations au détriment de la production locale. Selon eux, la fermeture de La Samir a non seulement provoqué des hausses des prix des carburants, mais aussi fragilisé l’approvisionnement du pays.
Sur la question des nuisances environnementales, le syndicat réfute les accusations de la ministre, affirmant que La Samir respecte les normes environnementales nationales et internationales. Il souligne que la pollution actuelle à Mohammedia provient davantage de la centrale thermique, contrainte d’utiliser du charbon faute d’approvisionnement en fioul industriel depuis l’arrêt de La Samir.
Face à ces déclarations controversées, le syndicat appelle le gouvernement à se positionner clairement et à ne pas entraver les efforts visant à relancer les activités de raffinage de La Samir. Pour eux, la reprise de la raffinerie est une nécessité économique, sociale et stratégique pour le Maroc et sa souveraineté énergétique.
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