Mohamed Moubdiâ, ancien ministre et ex-président de la commune de Fquih Bensalah, a rejeté avec fermeté, vendredi devant la Cour d’appel de Casablanca, les accusations de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite qui pèsent sur lui. Poursuivi dans un vaste dossier de soupçons financiers, l’élu affirme que l’essentiel de sa fortune provient de son activité agricole et non de la gestion de la commune qu’il a dirigée pendant trois décennies.
Face au juge, Moubdiâ a déclaré sans détour : « Je suis fils de paysan. J’ai supervisé de grands programmes nationaux où l’argent public était engagé. Si j’avais voulu voler, je l’aurais fait dans ces institutions fermées, pas dans la commune ». Selon lui, l’évaluation de la Brigade nationale de la police judiciaire, qui estime sa fortune à 3,5 milliards de centimes, est « erronée » car elle comprend l’ensemble des mouvements de son compte bancaire, dépenses incluses.
Son avocat a, de son côté, indiqué qu’une expertise comptable indépendante, « presque finalisée », sera déposée au tribunal pour éclairer la situation financière du prévenu, ancien dirigeant du Mouvement Populaire.
Revenant sur les marchés publics au cœur des poursuites, Moubdiâ a soutenu qu’aucune plainte, ni de la part des entrepreneurs ni des autorités locales, n’a jamais été déposée durant ses trente années de présidence. Concernant la fameuse « affaire de la transaction 5/2006 », il a précisé que la commune avait sollicité la résiliation du contrat de suivi technique, mais que le ministère de l’Intérieur s’y était opposé, imposant un avenant validé officiellement. Selon lui, le rapport de l’Inspection générale du ministère a omis cet avenant, donnant lieu à des accusations infondées de « marchés sans base légale ».
L’ex-président a également nié avoir une quelconque responsabilité technique dans la gestion des chantiers, rappelant que ce rôle revient aux bureaux d’études, ingénieurs et laboratoires spécialisés.
Interrogé sur les soupçons entourant le financement du festival « Mille et un chevaux » de Fquih Bensalah, Moubdiâ a assuré que les 500 000 dirhams perçus de la part de l’association organisatrice n’étaient qu’un remboursement d’une avance personnelle. « J’ai avancé cette somme pour sauver la 12e édition en 2015, en attendant les contributions promises par l’OCP, le ministère de l’Intérieur et d’autres partenaires, reçues après l’événement. Tout est documenté dans le rapport financier de l’association et dans mon relevé bancaire », a-t-il soutenu.
Il a précisé que ce type d’avance avait déjà été effectué lors d’éditions précédentes, toujours remboursées dès que les subventions arrivaient.
Alors que le procès se poursuit, la défense mise sur l’expertise comptable et la traçabilité des opérations financières pour écarter les accusations, tandis que le ministère public maintient les soupçons d’irrégularités et de gestion opaque des fonds publics.










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