Les 2 000 agences de voyages encore en activité sont au pied du mur et voient leur nombre diminuer dramatiquement chaque année, sans profiter du boom touristique que connaît le Maroc. Les touristes étrangers ne voient désormais aucun intérêt à faire appel à leurs services, réduits à peau de chagrin, sauf lorsqu’il s’agit de pèlerinage.
La clientèle marocaine a, quant à elle, complètement disparu de leurs radars, en raison de tarifs dissuasifs, et surtout depuis l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux qui permettent aux voyageurs de contourner leurs prestations. Victimes d’une mauvaise publicité, souvent relayée par des pèlerins mécontents ou par des témoignages évoquant un supposé manque de professionnalisme généralisé, les voyagistes commencent à douter de la pérennité de leur métier et de la rentabilité de leur activité, les poussant peu à peu vers des reconversions forcées.
Face aux changements d’habitudes et de destinations de la clientèle potentielle, aux prix affichés souvent opaques et aux mauvaises surprises à l’arrivée, les candidats au voyage se tournent de plus en plus vers des agences étrangères, qu’ils payent depuis le Maroc, pour des séjours mieux étudiés et des destinations plus attractives.
Face à cette concurrence impitoyable et à l’indifférence des pouvoirs publics face au risque de disparition d’un pan entier de l’économie touristique, alors même que le pays ambitionne des records historiques de fréquentation, les voyagistes cherchent désespérément une parade. En vain. Leurs perspectives s’assombrissent chaque jour davantage, compromettant leurs ambitions professionnelles et un métier autrefois florissant.
En attendant, les agences de voyages continuent de mourir à petit feu.
Par Jalil Nouri