Tardivement, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a attendu l’approche de la fin de son premier mandat pour exiger de ses ministres une rationalisation des dépenses. Cette attitude n’est pas sans rappeler celle des gouvernements précédents qui, tous, sans exception, se sont peu souciés de l’utilisation raisonnable de leurs budgets.
Profitant de la présentation des orientations pour la prochaine loi de finances, Akhannouch s’est voulu ferme sur la nécessité de réduire le train de vie des cabinets ministériels et de leurs départements : dépenses excessives liées à des études sans portée réelle et sans lendemains, organisation de conférences inutiles, voyages dans le cadre de missions dispendieuses, campagnes de communication fantaisistes et complaisantes, ainsi que d’autres frais non essentiels comme les bouquets de fleurs, les chocolats ou les petits fours, dont les factures peuvent donner le tournis et alimenter certains journaux.
N’est-il pas trop tard pour appeler aux économies et à l’austérité à la fin du mandat, alors qu’une charte de fonctionnement raisonné du gouvernement aurait été préférable dès la formation de l’Exécutif, au lendemain de sa nomination, plutôt que d’attendre la dernière loi de finances pour se rattraper et tenter de donner une fausse image de volonté de maîtriser les dépenses ministérielles ? Un exercice qui, au final, apparaît comme une pure perte d’efforts et de temps. Le gouvernement Akhannouch n’aura pas échappé à la règle du gaspillage.
Par Jalil Nouri