Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, est appelé à connaître des moments difficiles au Parlement au cours de sa prestation mensuelle des questions orales, en raison d’un climat lourd, avec les incertitudes sur les systèmes de retraites et les hausses récentes des prix des carburants ainsi que celles du transport urbain à Rabat et Casablanca, alors que l’inflation demeure le premier souci des citoyens en général.
Revigoré par les bons chiffres de la croissance — une fois n’est pas coutume — du Haut Commissariat au Plan, mais handicapé par le lourd déficit des finances publiques, le chef du gouvernement devra s’attendre à des échanges tendus avec des élus de l’opposition indisciplinés, lâchés par leurs formations comme des fauves dans l’arène.
Fort heureusement pour lui et son équipe, cette dernière s’est montrée incapable de se montrer unie face à la majorité, comme l’a montré l’échec de la tentative d’engager une motion de censure tout récemment, pour aller en ordre dispersé dans ce face-à-face et affaiblie, à l’exception d’un seul parti : le PPS, qui reste très actif avec ses propositions pertinentes et utiles sur les questions qui agitent l’opinion publique.
Mais cela ne veut pas dire qu’Akhannouch aura la partie aisée lors de ce test mensuel, qui se déroule généralement dans un climat tendu, avec maintes interruptions. La présidence de la séance aura fort à faire pour assurer le bon déroulement de cette séance retransmise en direct à la télévision, qui reste très suivie pour assister à ces échanges houleux, lesquels ne manquent ni de piquant ni de surprises, avec des révélations de la part d’un chef de gouvernement qui en a le secret bien gardé avant de les asséner pour faire reculer l’offensive de ses détracteurs.
Par Jalil Nouri