Il est prévu que le chef du gouvernement réunisse cette semaine, autour de sa table, les syndicats les plus représentatifs dans le cadre de la relance du dialogue social, menacé par les conséquences directes de l’adoption controversée de la loi sur le droit de grève, qui a laissé des cicatrices béantes sur le climat social du pays.
Les deux principaux syndicats, qui avaient voté contre cette loi et décidé dans la foulée d’engager des actions auprès de la Cour constitutionnelle pour non-respect de ses articles relatifs aux travailleurs, à leurs droits et à leurs représentants — ainsi qu’auprès d’autres institutions constitutionnelles et des tribunaux compétents — avaient éteint leur téléphone et claqué la porte, refusant désormais tout contact avec les ministres d’Akhannouch. Ce round du dialogue social se fera donc sans eux, et c’est bien dommage.
D’autant plus dommage que la question de la réforme des retraites en constituera le plat principal, après les salaires, le droit de grève — encore lui — et d’autres sujets annexes.
La réunion est maintenue malgré le refus de l’UMT et de la CDT d’y prendre part, ce qui hypothèque sérieusement tout ce qui pourra y être décidé en leur absence. Mais ce n’était pas là l’enjeu principal, car Akhannouch souhaite avant tout jeter un ballon d’essai, afin de jauger les prédispositions des contestataires à reprendre le dialogue malgré le tumulte suscité par le vote de la loi sur le droit de grève et la rupture sèche qui a suivi.
Entouré des représentants du patronat, de ses ministres concernés par le dossier du dialogue social, et d’une poignée de syndicats plus consensuels, le chef du gouvernement va surtout tenter de préparer le pays, à court terme, à une fête du 1er mai calme, sans grèves. Et, sur le plus long terme, d’acheter une paix sociale jusqu’aux élections de 2026, qui ne s’annoncent pas sous les meilleurs auspices pour le parti du RNI.
Habituellement, les rounds du dialogue social se concluent rarement sur des résultats marquants. Cette fois-ci, ils le seront encore moins — et sans effets concrets pour les salariés.
Par Jalil Nouri
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La loi organique sur le droit de grève est tout sauf ayant respecté l’esprit des dispositions constitutionnelles. le ministre qui se jouit de l’avoir fait passer ainsi que » la majorité « qui l’a soutenu n’ont vraiment pas de quoi être fiers