Tout va pour le mieux au sein de la majorité gouvernementale, tel est le message rassurant que le chef de l’exécutif et patron du RNI a tenu à faire passer auprès de ses partenaires du PAM et de l’Istiqlal, dans un exercice de resserrement improbable des liens entre des rivaux de demain lors des élections législatives et communales de 2026, qui pourraient reconduire l’actuelle majorité si elle tient bon d’ici là.
C’est au cours d’une réunion de coordination en début de semaine que ces trois partis rivaux et partenaires à contre-cœur ont essayé de donner d’eux une image positive de cohésion, loin de la rancune et des dissensions de ces dernières semaines, quand le PAM et l’Istiqlal se sont lancés, emboîtant le pas au RNI dans une campagne aux airs préélectoraux, avec des discours de schizophrènes jouant sur deux tableaux : celui de la solidarité gouvernementale et celui de la critique virulente, en tapant allègrement sur Akhannouch et sa formation, accusés de faire cavalier seul et de mal gérer, parfois, les affaires du pays.
La mémoire courte, les trois alliés ont décidé, en apparence, de faire table rase du passé et de ne retenir que les bons souvenirs pour mieux envisager l’avenir. Mais cet optimisme n’ira pas au-delà de cette réunion de coordination, prédisent déjà les observateurs, en relevant des indices qui ne trompent pas. Car ce n’est pas la première fois que cet exercice destiné à donner une image trompeuse d’une coalition réussie à trois se dégonfle comme une baudruche dès la fin de la rencontre, pour laisser la place à la discorde et aux scènes de ménage compromettantes à trois, chacun jouant sa partition dissonante autour du « chacun pour soi ».
Les promesses d’Akhannouch, lancées au cours de cette réunion de maintenir le bateau à flot contre vents et marées et de poursuivre harmonieusement et solidairement les réformes, resteront de pure forme, car l’élément essentiel pour l’agrégation des rôles et la survie de l’expérience de cette coalition reste le climat de confiance entre les partenaires, or celui-ci fait toujours défaut, malheureusement.
Par Jalil Nouri