C’est un chef de gouvernement et de parti requinqué et tonitruant qui s’est présenté devant un lectorat acquis ce samedi dans son fief à Agadir pour un meeting politique qui ressemble fort à une entrée en campagne préélectorale, pourtant punie par la loi.
Entouré de ses ministres issus du RNI, sa formation qui fait des scores stratosphériques dans cette région, Aziz Akhannouch a fait usage d’un discours bien rôdé devant un public fidèle, conquis par la prestation de celui qui reste la figure emblématique de la région et le maire de la capitale du Souss, entre autres titres.
Il a énuméré, bien entendu, les difficultés et les embûches auxquelles son exécutif a fait face et continue de dépasser, avec des réalisations qu’aucun autre gouvernement, selon ses dires, n’aurait pu revendiquer, n’était-ce la cohésion de sa majorité, dont il n’a cessé de louer l’ardeur au travail et la précieuse présence pour répondre aux attentes des citoyens et se mobiliser pour mener des réformes uniques et historiques, toujours selon ses mots bien soignés, entrecoupés par des applaudissements dans une salle chauffée à bloc par des intervenants, ministres et militants, avant l’arrivée d’un boss ne craignant pas certaines contradictions, emporté par son autosatisfaction.
Loin des dossiers urgents et importants traités au quotidien à Rabat, qu’il ne quitte plus que rarement, sauf pour ses déplacements officiels et apparitions dans les meetings politiques, il n’est jamais plus à l’aise et convaincant que devant ses supporteurs de toujours dans son fief, qui le trouvent en pleine forme et victorieux. Tant mieux pour lui.
Par Jalil Nouri