Faire plus et communiquer plus : telle semble être la consigne donnée par le chef du gouvernement à ses ministres depuis le début des dernières manifestations de la « Gen Z », qui se poursuivent tant bien que mal, avec une mobilisation moindre lors de rares sorties devenues hebdomadaires et moins impressionnantes que les premiers jours.
L’opinion publique a bien remarqué que des ministres autrefois invisibles sont montés au créneau, multipliant les apparitions dans les journaux, à la télévision et à la radio pour présenter les programmes engagés par leurs départements ainsi que les objectifs attendus, mettant ainsi fin à une longue période de discrétion à l’origine d’interrogations réelles sur leur présence au sein de l’Exécutif et sur leur efficacité. Mais tout semble avoir changé dans les esprits, par la force des choses.
Tout naturellement, et pour faire écho aux revendications lancées lors des défilés de la « Gen Z », nom donné au mouvement récemment né sur la plateforme numérique Discord, les sorties et déplacements les plus remarqués restent ceux du ministre de la Santé, Tahraoui, et du ministre de l’Éducation, Berrada, qui tiennent le haut du pavé en multipliant quasi quotidiennement les annonces d’un renouveau dans leurs secteurs, chiffres à l’appui, parfois irréalisables, mais la machine est en marche et tout devient possible.
D’autres ministres, moins exposés face à la contestation, ne sont pas en reste, faisant preuve de réactivité et d’empressement à dévoiler des plans dormant dans les tiroirs.
Il n’est pas exclu que cette dynamique forcée prenne le pas sur une pré-campagne électorale qui avait démarré bien en avance par rapport au calendrier, à commencer par le parti du RNI, dirigé par le chef du gouvernement, et qui se voit aujourd’hui contraint de la repousser à plus tard, du moins pas avant juin ou juillet 2026, pour s’occuper du jeune citoyen avant l’échéance d’un scrutin plus que jamais compromis en termes de résultats, pour un Aziz Akhannouch poussé à revoir ses calculs et sa stratégie de reconquête des électeurs.
Par Jalil Nouri