Mercredi 18 septembre, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a fermement rejeté les propositions du parti d’extrême droite Vox concernant la lutte contre l’immigration irrégulière. Lors d’un débat à la Chambre des représentants, Albares a mis en garde contre des initiatives qui pourraient créer des tensions avec les pays voisins, notamment le Maroc, un partenaire clé dans la gestion des frontières.
Carlos Flores Juberías, député de Vox, a appelé à des mesures drastiques telles que l’expulsion immédiate des immigrés en situation irrégulière et ceux ayant commis des délits, ainsi qu’à la suppression des aides aux organisations de coopération et de développement qui, selon lui, encouragent l’immigration clandestine.
En réponse, Albares a salué la coopération efficace entre l’Espagne et le Maroc, en soulignant le rôle crucial des forces de sécurité marocaines dans la protection des frontières de Ceuta et Melilla. Il a insisté sur le fait que, grâce à cette collaboration, des milliers de personnes sont empêchées d’entrer illégalement en Espagne chaque année. Il a également exhorté Vox à reconnaître les efforts des forces de sécurité marocaines dans ce domaine.
Le député de Vox a néanmoins exprimé des doutes sur la nature de cette coopération, suggérant que le Maroc utilisait l’immigration comme un levier de pression sur l’Espagne. Selon lui, le flux migratoire serait contrôlé par les autorités marocaines en fonction de l’état des relations bilatérales, alternant entre des périodes de laisser-passer et de répression à la frontière.
Un sondage récent du Centre d’investigations sociologiques (CIS), publié le même jour, a révélé que l’immigration irrégulière est devenue la principale préoccupation des Espagnols, avec 30,4 % des sondés la citant comme leur priorité, contre seulement 11,2 % en juin dernier.