En Algérie, les décisions économiques se suivent… et se radicalisent. Dans un nouvel accès de repli commercial, le ministère du Commerce Extérieur, dirigé par Kamel Rezig, vient de déclencher une tempête silencieuse en imposant, sans préavis, une mesure de blocage quasi-total des importations opérées par les entreprises locales.
La décision est tombée le 9 juillet 2025 sous la forme d’une note émise par l’Association Professionnelle des Banques et des Établissements Financiers (ABEF), imposant aux opérateurs économiques la présentation d’un programme prévisionnel d’importation dûment visé par les services du ministère avant toute démarche de pré-domiciliation, domiciliation ou ouverture de lettre de crédit.
Autrement dit, plus aucun produit ne peut être importé – pas même des biens essentiels à la production – sans aval préalable du pouvoir central. Cette décision, prise dans un contexte de réserves de change en berne et de ralentissement des recettes pétrolières, a plongé les milieux économiques algériens dans un état de sidération totale.
À travers les banques, les dossiers sont bloqués, les industriels alertent sur de possibles arrêts de production, et les chefs d’entreprises redoutent des licenciements massifs. Dans certaines régions, l’impact pourrait être désastreux, avec des chaînes d’approvisionnement coupées et des pertes économiques irrémédiables.
Cette décision, qualifiée en privé de « coup de folie » par plusieurs acteurs économiques, révèle les limites d’une gestion centralisée et imprévisible. Loin d’encourager la production nationale ou l’investissement, elle étrangle l’appareil productif algérien, déjà fragilisé par des décennies de dépendance à la rente pétrolière et une politique industrielle erratique.
Dans les milieux économiques marocains, cette décision est suivie avec attention mais sans surprise. Elle contraste fortement avec l’approche marocaine d’ouverture et de modernisation, où la facilitation des échanges commerciaux et l’attractivité pour l’investissement sont devenues des piliers de la stratégie économique nationale.
L’Algérie, quant à elle, semble s’enfermer dans une logique d’isolement économique, dictée davantage par la peur de la fuite des devises que par une réelle vision de développement. Mais à trop vouloir contrôler, c’est tout un pan de l’économie qui risque de s’effondrer, laissant les entreprises et les travailleurs en payer le prix fort.
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