Le Maroc a accompli des progrès significatifs dans le cadre de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO), avec un taux d’adhésion atteignant 86,5 % de la population en 2024, contre moins de 60 % en 2020. Cependant, comme l’a souligné Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), lors d’une rencontre à Rabat, de nombreuses inégalités persistent, empêchant l’accès équitable aux soins pour tous.
Des millions de Marocains exclus de la couverture sanitaire
Selon le CESE, environ 8,5 millions de citoyens restent exclus du système d’AMO, dont 5 millions non inscrits et 3,5 millions aux droits bloqués. Par ailleurs, les assurés supportent encore 50 % des dépenses de santé, un taux bien supérieur à la norme internationale de 25 % recommandée par l’OMS. Cette situation limite l’accès aux soins essentiels, en particulier pour les populations vulnérables.
Des fragilités structurelles préoccupantes
Le système d’assurance maladie au Maroc souffre de déséquilibres financiers. Certains régimes, comme l’AMO-Solidarité, ont atteint un équilibre en 2023, tandis que d’autres, comme le régime des travailleurs non salariés, affichent des déficits chroniques. De plus, la prédominance des dépenses dans le secteur privé, où les coûts sont jusqu’à cinq fois supérieurs à ceux du public, met en péril la durabilité financière du système.
Des réformes pour une couverture universelle durable
Pour pallier ces insuffisances, le CESE recommande un système unifié, fondé sur la solidarité et renforcé par une couverture complémentaire. L’amélioration de l’offre publique, la régulation des dépenses médicales et la révision des prix des médicaments figurent parmi les priorités pour garantir l’équité et la pérennité du système.
Avec ces réformes, le Maroc espère réaliser l’objectif ambitieux d’une couverture sanitaire universelle tout en renforçant la justice sociale.
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