Anas El Yamlaoui, vice-président du conseil municipal de Tétouan et ex-conseiller du ministre de la Justice, est au cœur d’un scandale retentissant qui ébranle la sphère politique locale. Accusé de fraude, d’escroquerie et d’abus de pouvoir, ce dossier, connu sous le nom de « l’emploi contre de l’argent », suscite une vive indignation publique. Ces accusations sont fondées sur des infractions spécifiques des articles 250 et 540 du Code pénal marocain, illustrant la gravité des actes reprochés.
La genèse de cette affaire remonte à une promesse faite par El Yamlaoui à un ancien président de commune de Chefchaouen. Il s’était engagé à sécuriser un poste de déléguée judiciaire pour la belle-sœur de ce dernier sans qu’elle n’ait à passer le concours requis, moyennant la somme de 130 000 dirhams, soit environ 13 millions de centimes. Cet accord a été scellé dans un café où l’argent a été échangé contre une reconnaissance de dette.
Cependant, El Yamlaoui n’a pas tenu sa promesse, ce qui a entraîné des complications ultérieures. Après plusieurs mois d’attente, il a exigé des documents attestant de la non-embauche de la belle-sœur ainsi qu’un supplément financier de 5 millions de centimes pour ses efforts de médiation. Malgré ces transactions, l’emploi promis n’a jamais été concrétisé.
Les investigations ont révélé que El Yamlaoui avait monté une escroquerie complexe, utilisant de fausses identités et ses connexions au ministère de la Justice pour manipuler et tromper le plaignant. Après avoir longuement différé, il a finalement restitué l’argent au début du mois de Ramadan, suite à de multiples relances.
Arrêté à son retour au Maroc, El Yamlaoui a été placé en détention préventive à la prison de « Somalia » à Tétouan. L’affaire continue de se développer, avec une enquête en cours destinée à démêler les ramifications de cette opération frauduleuse qui jette une ombre sur l’intégrité du système judiciaire et du secteur public marocain.