Le ministre de la Justice, Abdelatif Ouahbi, ne sait pas encore comment il sortira du guêpier dans lequel il s’est lui-même jeté après avoir triché avec le fisc marocain.
Le premier à avoir sauté sur cette occasion, sans surprise, n’est autre que le leader du parti islamiste du PJD, qui s’est empressé de demander toute la vérité sur cette affaire et, en parallèle, la démission de Ouahbi, sans attendre que tranchent les parties concernées. L’affaire fait déjà grand bruit au sein de l’opinion et du gouvernement.
Au commencement était une attaque de hackers mandatés par l’Algérie, portant le nom de Jaba Roots, sur des sites marocains, et qui ont publié un document attestant que le ministre a cédé un lot de terrain d’une grande valeur d’un milliard de centimes à son épouse, mais en ne déclarant pas aux impôts la valeur réelle du bien, qui reste nettement supérieure. Mais la suspicion ne s’arrête pas là à l’égard du ministre.
Car, détail intrigant et qui a son importance, le fait est que, pour l’achat du terrain, Ouahbi avait contracté un crédit bancaire remboursable en plusieurs années, mais que le ministre réglera finalement dans sa totalité au bout d’une année seulement. De quoi poser de nombreuses questions chez ses accusateurs, qui ne voient pas comment il aurait pu réunir cette somme avec son seul salaire ministériel et les rentrées de son florissant cabinet d’avocat, qu’il continue de diriger de loin — un conflit d’intérêts qui n’a pas encore été invoqué dans cette cabale politique venue mettre en difficulté sa formation, le PAM, qu’il a dirigée par le passé et qui pourrait le lâcher.
Par Jalil Nouri