Il s’agit incontestablement de la fin du procès le plus long de l’histoire judiciaire du pays en matière de corruption et de dilapidation des biens et deniers publics, plus connu sous le nom d’affaire du Casino Essaadi de Marrakech, qui a défrayé la chronique durant toute cette période, avant que ne tombe, ces derniers jours, le verdict de la Cour de cassation.
Le principal accusé, l’ancien président de la commune de Menara, Abdouh, a écopé de 5 années de prison, une forte amende et a vu ses biens saisis, mettant ainsi un terme à sa carrière politique.
L’homme, qui avait été par le passé le numéro 1 du parti de l’Istiqlal, se vantait de son pouvoir. En tant que président de cette commune, il avait cédé un terrain de plusieurs hectares à la famille propriétaire de l’Hôtel-Casino Essaadi au prix défiant toute concurrence de 600 DH le mètre carré, alors qu’il en coûtait 8 000 à l’époque du deal. En échange, le généreux élu avait reçu trois appartements et d’autres cadeaux.
Les co-accusés, tous complices du président de la commune, et qui sont au nombre de 7, ont également été condamnés à 3 années de prison, accompagnées de fortes amendes.
Le mystère demeure entier sur les raisons de cette durée inexplicable de ce procès, en partie à cause des subterfuges utilisés par le principal accusé pour échapper à la justice, ainsi que ses absences répétées durant plusieurs mois en prétextant la maladie, alors qu’il se promenait en ville en toute impunité.
Il reste à présent l’envoi du mandat d’arrêt pour clore définitivement cette affaire, déclenchée par la plainte de l’Association de Protection des Deniers Publics, dont le travail inlassable mérite d’être salué.
Par Jalil Nouri
.