Portées par une succession de précipitations significatives enregistrées ces dernières semaines, les ressources hydriques du Maroc montrent enfin des signes tangibles de redressement. À fin décembre 2025, les volumes d’eau stockés dans les barrages du Royaume atteignent 5.637,9 millions de mètres cubes, soit une hausse de 16,9 % par rapport à la même période de 2024. En termes absolus, cela représente un gain de plus de 817 millions de m³, un apport loin d’être négligeable après plusieurs années de tension hydrique.
Selon les données actualisées de la plateforme Maadialna, arrêtées au lundi 22 décembre 2025, le taux global de remplissage des barrages s’établit désormais à 33,6 %, confirmant une dynamique de reprise progressive, même si le niveau reste en deçà des moyennes historiques. Les retenues totalisent ainsi près de 5,64 milliards de m³, offrant un répit mesuré mais bienvenu.
Cette amélioration n’est toutefois pas uniforme. Le bassin du Loukkos se distingue par une situation particulièrement favorable, avec un taux de remplissage de 49,4 % et un stock de 943,9 millions de m³. Certains barrages y affichent même une saturation complète, à l’image de Chefchaouen et Nakhla, tandis que Charif Al Idrissi avoisine les 94 %.
Autre pilier hydrique du pays, le bassin du Sebou atteint 41,6 % de remplissage, soit 2.314,5 millions de m³, grâce notamment aux performances des barrages Allal El Fassi, M’Henna Sebou et Bouhouda. En revanche, le bassin de l’Oum Er-Rbia reste en situation délicate, avec un taux global de seulement 10,3 %, malgré quelques ouvrages ponctuellement pleins.
Les contrastes régionaux demeurent marqués. Le bassin du Bouregreg affiche un taux élevé de 75,4 %, soutenu par le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, essentiel à l’alimentation en eau de Rabat et Casablanca. À l’opposé, le Souss-Massa reste sous pression avec 19,9 %, confirmant sa vulnérabilité structurelle.
Si cette progression de près de 17 % par rapport à 2024 constitue un signal encourageant, elle ne suffit pas à lever toutes les inquiétudes. La persistance des déséquilibres régionaux, la pression croissante des usages agricoles et urbains, ainsi que l’irrégularité climatique imposent de maintenir une gestion rigoureuse et durable de l’eau, désormais plus que jamais au cœur des enjeux stratégiques du Royaume.











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