Quelques heures après les frappes menées dans la nuit par Israël contre plusieurs sites nucléaires et militaires en Iran, la capitale Téhéran a été le théâtre de manifestations d’une rare intensité. Des centaines de personnes, brandissant les portraits de figures clés du régime tuées lors de l’attaque, ont scandé des slogans virulents appelant à la vengeance. « Mort à Israël, mort à l’Amérique ! », ont crié les manifestants rassemblés malgré le calme habituel d’un week-end férié marqué par la fête religieuse chiite d’al-Ghadir.
Le bilan des frappes israéliennes est lourd : six scientifiques du programme nucléaire iranien auraient trouvé la mort, aux côtés de figures de proue du commandement militaire telles que Mohammad Bagheri, chef d’état-major des armées, et Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution. Les portraits de ces responsables ont été brandis par des citoyens en colère, appelant à une riposte sans concession.
« L’Iran doit aller jusqu’au bout. Il ne sert plus à rien de tirer quelques missiles, Israël doit être rayé de la carte », a déclaré un manifestant. Un autre, étudiant, affirme : « Nous sommes prêts à faire face à la guerre, quel qu’en soit le prix ».
Sur le plan diplomatique, ces frappes interviennent alors qu’un sixième cycle de négociations nucléaires était prévu dimanche 15 juin entre l’Iran et les États-Unis, sous l’égide du sultanat d’Oman. Mais cet agenda diplomatique paraît désormais suspendu. Washington exige un démantèlement complet des infrastructures nucléaires iraniennes, une ligne rouge pour Téhéran qui clame poursuivre des objectifs purement civils.
Dans une première réaction officielle, l’armée iranienne a promis une riposte « forte et décisive » conformément au droit international. « Nos forces armées ne laisseront pas le régime sioniste impuni. Le destin de ce tueur d’enfants sera douloureux », a-t-elle prévenu dans une déclaration relayée par plusieurs agences.
Le Moyen-Orient entre une fois de plus dans une zone de haute tension, où chaque nouvelle frappe pourrait précipiter une escalade militaire d’envergure.
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