Une situation exceptionnelle et préoccupante s’est produite ce vendredi matin à Lubumbashi, où des unités de l’armée congolaise ont investi le siège du prestigieux club de football TP Mazembe. Les forces militaires ont imposé un blocus complet des installations, contraignant la direction du club à transférer en urgence les séances d’entraînement vers le stade principal appartenant au club, dans une atmosphère de forte tension.
Cette intervention militaire surprenante s’inscrit dans le contexte d’un différend politique qui s’intensifie entre Moïse Katumbi, président emblématique du club, et le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. La crise a pris une nouvelle dimension après l’émission d’un mandat d’arrêt contre Katumbi, accusé d’avoir financé un projet d’aéroport dans la ville de Buto sans obtenir les autorisations nécessaires auprès des autorités gouvernementales.
Dès l’annonce de ce mandat d’arrêt, Moïse Katumbi a quitté précipitamment le territoire congolais pour se réfugier en Belgique, où il réside actuellement. Figure de proue de l’opposition en République Démocratique du Congo, Katumbi se retrouve au cœur d’une tempête politique aux répercussions désormais très concrètes pour son club.
Le TP Mazembe, l’une des institutions sportives les plus populaires et les plus titrées du continent africain, voit ainsi son fonctionnement perturbé par cette intrusion militaire. Cette action sans précédent a déclenché une vague d’indignation dans les milieux sportifs et politiques, beaucoup y voyant une instrumentalisation du football à des fins politiques.