Le Parlement européen a adopté, jeudi, une résolution historique dénonçant l’arrestation arbitraire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal par le régime d’Alger. Avec une écrasante majorité de 533 voix pour et seulement 24 contre, cette décision marque une étape importante dans la dénonciation des violations des droits de l’Homme en Algérie.
La résolution dénonce les conditions de l’arrestation et de la détention de Boualem Sansal, âgé de 80 ans, qualifiées de contraires aux lois internationales. L’écrivain, privé de contact avec sa famille et son avocat pendant une semaine, a également été interrogé sans assistance juridique, une violation flagrante de son droit à un procès équitable.
Le texte rappelle que ces pratiques sont symptomatiques d’un régime qui réprime toute forme de dissidence. D’autres figures, telles que le journaliste Abdelwakil Blamm et l’écrivain Mohamed Tadjadit, partagent le même sort, tout comme les 215 prisonniers d’opinion actuellement détenus en Algérie, selon des défenseurs des droits de l’Homme.
La résolution souligne que la liberté d’expression en Algérie est en forte régression, le pays occupant la 139e place mondiale en matière de liberté de la presse en 2024. Les journalistes, militants et médias indépendants sont régulièrement censurés, poursuivis, voire accusés de collusion avec des puissances étrangères.
Entre 2021 et 2024, l’Union européenne a versé 213 millions d’euros à l’Algérie dans le cadre de son programme de développement. Cependant, cette résolution exige que tout futur financement soit conditionné à des progrès concrets en matière de libertés individuelles et d’État de droit.
Le Parlement appelle les autorités algériennes à revoir leurs lois répressives, en particulier les articles 87 bis, 95 bis et 196 bis du code pénal, qui entravent gravement les libertés fondamentales. Une mission médicale européenne est également demandée pour évaluer l’état de santé de Boualem Sansal.
Enfin, le texte rappelle que le renouvellement des accords de partenariat entre l’UE et l’Algérie dépendra de progrès substantiels en matière de droits de l’Homme et de libertés fondamentales. La présidente du Parlement européen a été chargée de transmettre officiellement cette résolution traduite en arabe aux autorités algériennes.
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