Le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat a annoncé, dimanche soir, l’ouverture d’une enquête à l’encontre de la militante Ibtissam Lachgar, après la diffusion sur son compte d’un réseau social d’une photo où elle porte un tee-shirt comportant des inscriptions jugées offensantes envers la divinité. L’image, accompagnée d’un commentaire considéré comme insultant pour l’islam, a entraîné une vague d’indignation et de signalements sur la toile.
Sur instruction du ministère public, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) est intervenue ce dimanche pour procéder à son arrestation. La militante a été placée en garde à vue dans le cadre d’investigations approfondies visant à déterminer les circonstances et motivations de cette publication.
L’affaire a suscité une réaction immédiate de l’ancien ministre de la Justice, El Mostapha Ramid, qui a dénoncé un « acte prémédité » et une « offense intentionnelle à la divinité », estimant qu’aucune tolérance ne devait être accordée en cas d’atteinte aux symboles sacrés de la religion. Il a rappelé que l’article 267.5 du Code pénal punit sévèrement les atteintes aux constantes religieuses inscrites dans la Constitution.
Selon cet article, toute personne portant atteinte à la religion islamique, au régime monarchique ou à l’intégrité territoriale du Royaume s’expose à une peine de six mois à deux ans de prison et à une amende de 20.000 à 200.000 dirhams. Lorsque l’infraction est commise publiquement, la peine peut atteindre trois à cinq ans d’emprisonnement et un montant d’amende doublé. En cas d’actes commis via des moyens électroniques ou médiatiques, la sanction peut être portée à cinq ans de prison et 500.000 dirhams d’amende.
L’enquête judiciaire se poursuit, et les autorités marocaines détermineront si les propos et gestes de la militante relèvent de simples opinions ou d’infractions pénales.