Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a été arrêté mercredi matin à l’issue d’une intervention spectaculaire des enquêteurs à sa résidence de Séoul. Accusé de « rébellion » pour sa tentative d’instaurer la loi martiale en décembre dernier, Yoon fait face à une grave crise politique qui pourrait sceller son avenir à la tête du pays.
Une intervention sous haute tension
Des agents du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), appuyés par la police, ont investi la résidence fortifiée du président, située dans un quartier huppé de Séoul. Après une première tentative avortée début janvier, l’opération s’est déroulée sous haute tension, marquée par des altercations avec des partisans de Yoon Suk Yeol qui scandaient « Mandat illégal ! ».
Malgré la résistance, les enquêteurs ont pénétré dans la résidence en franchissant les murs à l’aide d’échelles et ont arrêté le président à 10h33.
Dans une déclaration vidéo, Yoon a affirmé : « Je ne reconnais pas la légalité de l’enquête, mais je m’y soumets pour éviter toute effusion de sang. »
Une crise politique inédite
Suspendu par le Parlement depuis le 14 décembre, Yoon Suk Yeol est poursuivi pour avoir brièvement instauré la loi martiale le 3 décembre. Cette décision, justifiée par le président comme une mesure de protection contre les « forces communistes nord-coréennes », avait suscité une levée de boucliers au sein de l’Assemblée nationale et des manifestations prodémocratie. Sous la pression, il avait finalement levé cette mesure controversée.
Pour Park Chan-dae, chef des députés de l’opposition, cette arrestation constitue un « premier pas vers le retour à l’ordre constitutionnel ».
Quel avenir pour Yoon Suk Yeol ?
La Cour constitutionnelle a entamé mardi un procès qui déterminera si le président sera définitivement démis de ses fonctions ou rétabli dans son rôle. La décision, attendue d’ici juin, sera cruciale : en cas de destitution, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours.
D’ici là, Yoon Suk Yeol reste officiellement président, mais son arrestation marque un tournant historique pour la Corée du Sud, un pays rarement confronté à de tels bouleversements politiques.
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