La Banque centrale marocaine, Bank Al-Maghrib (BAM), multiplie les initiatives pour accompagner les mutations économiques du Royaume. À travers des réformes structurantes, elle s’engage sur plusieurs fronts : crypto-actifs, flexibilisation du régime de change, réglementation des créances en souffrance et bien plus encore. Abdellatif Jouahri, Wali de BAM, a exposé les grandes lignes de ces chantiers lors du point de presse du 17 décembre, marquant la fin de l’année en cours.
Crypto-actifs : un cadre juridique pionnier
Pour préparer l’économie marocaine à l’ère des monnaies virtuelles, Bank Al-Maghrib a élaboré un cadre juridique ambitieux, actuellement en cours d’adoption. Ce texte, conçu avec l’appui technique du FMI et de la Banque mondiale, vise à encadrer l’utilisation des crypto-actifs tout en encourageant l’innovation. « Nous avons voulu cadrer cet écosystème sans le freiner », a souligné Jouahri. Cette réglementation aligne le Maroc sur les standards internationaux, notamment les recommandations du G20, et fait du Royaume un précurseur parmi les pays en développement.
Taux directeur : un levier pour la relance économique
Lors de sa dernière réunion, le Conseil de BAM a réduit le taux directeur à 2,5 %, une décision qui devra inciter les banques à revoir leurs taux d’intérêt à la baisse. Selon Jouahri, cette mesure vise à stimuler les investissements et, par conséquent, la croissance économique. Cependant, il insiste sur la nécessité d’une application rigoureuse par le secteur bancaire pour maximiser les retombées positives de cette décision.
Marché secondaire des créances : une opportunité pour les investisseurs
Un autre chantier majeur concerne le marché des créances en souffrance. Après une première opération de titrisation réussie, BAM finalise un cadre réglementaire pour structurer ce marché. Cette réforme permettra aux banques d’assainir leurs bilans et d’améliorer leur solvabilité, renforçant ainsi leur capacité d’intervention au service de l’économie nationale.
Réforme du régime de change : la prudence reste de mise
Sur la flexibilisation du régime de change, Jouahri prône la prudence. « Toute décision doit être minutieusement étudiée », a-t-il déclaré, tout en révélant que des consultations avec le FMI et d’autres partenaires sont en cours. Un calendrier de réunions intensifiées est prévu pour aligner les données et affiner les décisions stratégiques.
Croissance et emploi : la clé du développement
Face à la montée du chômage, le Wali de BAM a rappelé que la croissance économique reste la solution incontournable. Il a également noté que les secteurs non agricoles montrent des signes encourageants, avec des taux oscillant entre 4 % et 5 %, offrant des perspectives positives pour l’emploi et la répartition des richesses.
Prévisions économiques et agenda international
Pour 2025 et 2026, BAM table sur une croissance économique de 3,9 %, portée par une reprise de l’agriculture et une stabilisation des autres secteurs. En parallèle, la prochaine sortie du Trésor sur les marchés internationaux, initialement prévue fin 2024, a été reportée au premier trimestre 2025 pour garantir des conditions optimales.
Une vision tournée vers l’avenir
Grâce à ces réformes, BAM se positionne en acteur clé de la modernisation économique du Maroc. Ses efforts pour équilibrer innovation, régulation et stabilité macro-économique confirment son rôle central dans les transformations en cours.
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