Lors de l’assemblée annuelle de la Banque mondiale à Marrakech, Ajay Banga, son président, a lancé un cri d’alarme inquiétant. Il a mis en lumière l’impact dévastateur de l’endettement sur les pays pauvres, menaçant ainsi la réalisation de deux objectifs cruciaux : réduire la pauvreté et atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre. Tout en reconnaissant qu’il n’existe pas de solution miracle, Banga a exhorté à des mesures rapides en matière d’allègement de la dette.
Ce message est amplifié par Indermit Gill, l’économiste en chef de la Banque mondiale, qui a rappelé les conséquences désastreuses d’une hausse drastique des taux d’intérêt sur les pays endettés dans le passé. Un rapport de Debt Service Watch éclaire cette situation alarmante, montrant que de nombreux pays consacrent aujourd’hui plus de la moitié de leurs revenus au remboursement de la dette, des chiffres qui dépassent même ceux de la crise de la dette latino-américaine des années 1980.
Face à cette urgence, une collaboration mondiale est sollicitée. Dans cette optique, Janet Yellen, la secrétaire au Trésor américain, a pris l’initiative de rencontrer le directeur de la banque centrale chinoise, Pan Gongsheng, malgré les tensions diplomatiques existantes, soulignant ainsi l’importance de cette coopération. Bien que la Chine soit un créancier majeur à l’échelle mondiale, l’initiative d’allègement de la dette du G20 a été critiquée pour sa lenteur et son efficacité.
La situation est grave, avec des pays comme l’Égypte, la Sierra Leone et la Gambie affichant des coûts de service de la dette astronomiques. Le Tchad, la Zambie, l’Éthiopie et le Ghana ont déjà sollicité un allègement de leur dette, soulignant ainsi l’urgence d’une réponse internationale face à cette crise qui menace le progrès mondial.