Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation imposant la soumission obligatoire via le portail des marchés publics, Barid Al Maghrib a été chargé de délivrer la fameuse clé électronique qui ouvre les portes des soumissions. Cette clé, véritable sésame, est indispensable pour tout acteur économique souhaitant participer à un marché public. Pourtant, obtenir cette clé relève du parcours du combattant, comme j’ai pu tristement le constater lors de ma propre tentative de la récupérer à l’agence Barid Al Maghrib du bâtiment des chèques postaux à Hassan, Rabat.
Le processus, en théorie, semble simple : déposer la demande auprès de l’agence, attendre quelques jours et revenir récupérer la clé. En pratique, l’expérience est tout autre. Lors de mon arrivée à l’agence, il m’a fallu patienter deux longues heures avant que mon tour arrive, simplement pour déposer la demande. Une seule personne est en charge de la prise des demandes, face à une foule d’attente interminable. Malgré l’immensité de l’agence, elle semble désertée en dehors du bureau où cette clé doit être remise, créant ainsi une situation de surcharge pour l’unique employée présente.
Le cauchemar ne s’arrête pas là. Lorsqu’il s’agit de récupérer la clé, le même scénario se répète. Contacté par téléphone, on me communique l’heure de 15h00 pour venir la récupérer. À 15h00 précises, je me rends à l’agence et me retrouve confronté à une foule de personnes dans la même situation que moi. L’attente se prolonge, et à 16h00, alors que les portes se ferment, bon nombre de personnes repartent bredouilles, sans clé et sans explications. La frustration monte, et il faut alors revenir le lendemain pour revivre cette même épreuve.
Bien que je comprenne la surcharge de travail de l’employée en charge, qui semble cumuler plusieurs fonctions (le panneau à son bureau indique « service crédit »), je ne peux m’empêcher de pointer du doigt l’organisation défaillante de Barid Al Maghrib. Une seule personne pour gérer une foule impatiente, alors que l’agence perçoit des honoraires de 414 dirhams pour cette prestation, semble largement insuffisant. Il serait pertinent de mobiliser deux ou trois personnes supplémentaires pour répondre à la demande, d’autant plus que les soumissionnaires sont des acteurs économiques majeurs contribuant aux recettes fiscales du pays.
Mais l’expérience désagréable ne s’arrête pas là. Après plus d’une heure d’attente, un besoin naturel pressant m’a conduit à demander à l’agent de sécurité s’il y avait des toilettes à disposition. Sa réponse, aussi surprenante qu’irritante : « Oui, mais uniquement pour le personnel. » La cheffe d’agence, à qui j’ai adressé la même demande, m’a sèchement répondu : « Allez ailleurs, ici nous sommes une banque, pas un café, et dans une banque, il n’y a pas de toilettes. »
Cette réponse catégorique, face à une simple requête, montre une déconnexion totale avec la réalité des citoyens. Barid Al Maghrib, institution publique, devrait se soucier du bien-être de ses usagers, surtout lorsqu’ils patientent de longues heures. En tant que citoyen, je suis en droit d’attendre un minimum de respect et de considération.
Exaspéré, j’ai quitté l’agence sans clé, renonçant à une soumission que j’attendais depuis longtemps. Ma santé, fragile en raison de l’hypertension, prime sur ce marché. Mais au-delà de mon expérience personnelle, je lance un appel au directeur général de Barid Al Maghrib pour qu’il prenne conscience de l’impact de tels dysfonctionnements sur les usagers. Il est urgent de revoir l’organisation de ces services pour éviter que d’autres citoyens ne vivent la même frustration.
Barid Al Maghrib doit se rappeler qu’elle est là pour servir les citoyens, et non l’inverse. D’autant plus qu’elle perçoit une rémunération conséquente pour ce service, un service que de nombreux autres organismes aimeraient pouvoir assurer. Pourtant, malgré ces avantages financiers, l’institution semble négliger son devoir d’efficacité et de qualité envers ses usagers. À grand pouvoir, grandes responsabilités. Il est temps pour Barid Al Maghrib de redéfinir ses priorités et de montrer qu’elle mérite la confiance placée en elle.
Par Abdelrhni BENSAID
J’ai vécu la même expérience que vous, à Rabat, j’ai du revenir le lendemain pour récupérer la clé. Une seule personne qui s’occupe du dépôt de la demande et du retrait de la clé ce n’est pas normal vu le monde qui attend. J’espère que Barid maghib prendra compte de ces réclamations.
C’est dommage pour ce bel organisme massacré par un management défaillant, je pense qu’il faut procéder à des changements de certains dg d’organismes public qui sont responsables sur de tels fiasco.
Hahaha 🤣 et surtout que tu n’auras jamais le marché 🫠 faut travailler avec ses méninges et non pas avec la clef 🤣🤣
Je partage tout à fait votre analyse ,il est strictement imperatif non seulement de décentraliser cette opération de delivrance de la clé de soumission aux MP mais aussi de la sous traiter à d’autres operateurs à l’instar de ce qui a été réalisé pour les permis de conduire et des cartes grises , son prix est tellement excessif que de nombreux intervenants accepteraient volontiers de s’en charger
Il est inacceptable qu’une institution, qui perçoit des frais pour la gestion d’un service public, manque à sa mission en maltraitant ses usagers. Refuser l’accès aux toilettes à un client, alors qu’il attend depuis des heures, montre un manque flagrant de considération. Cette responsable devrait réfléchir à sa propre réaction si, un jour, elle se voyait refuser un besoin aussi basique. La qualité du service doit être à la hauteur de la rémunération perçue, et un minimum de respect envers ceux qui font vivre l’institution est indispensable.