Une nouvelle secousse judiciaire frappe la ville de Béni Mellal. Dans la nuit de mardi à mercredi, l’ancien président du conseil communal de la ville, Ahmed Ch., également ex-conseiller parlementaire, a été placé en détention provisoire à la prison locale d’Aïn Sebaâ (Oukacha) à Casablanca, sur décision du juge d’instruction près la Cour d’appel.
Ahmed Ch. n’est pas seul dans cette affaire. Deux autres personnes ont été écrouées avec lui : un entrepreneur dans le secteur de la propreté et un architecte, tous impliqués dans une vaste enquête sur des malversations financières, des irrégularités dans les marchés publics et la gestion foncière. Cette incarcération survient après une confrontation entre les mis en cause et le directeur de la société “Biktra”, actuellement incarcéré dans une autre affaire liée.
Quant au président actuel de la commune de Béni Mellal, Ahmed B., membre du Parti Authenticité et Modernité (PAM), il a été poursuivi en liberté provisoire, tout comme plusieurs fonctionnaires, conseillers municipaux et un traiteur événementiel, moyennant le versement d’une caution de 500.000 dirhams. Leurs passeports ont été confisqués dans l’attente des prochaines auditions détaillées.
Selon des sources judiciaires, 17 personnes au total sont poursuivies dans cette affaire. Les chefs d’accusation portent sur la dilapidation de deniers publics, des irrégularités dans les contrats de gestion de l’éclairage, de la propreté, des marchés hebdomadaires, des abattoirs et des acquisitions d’équipements urbains.
Cette série de poursuites fait suite à une plainte de l’Organisation marocaine de protection des deniers publics, appuyée par les observations du Conseil supérieur des comptes, qui avait pointé de graves dysfonctionnements dans la gestion de la ville sous l’ère d’Ahmed Ch., élu sous la bannière du Parti du Mouvement Populaire, déchu ensuite par la Cour constitutionnelle.