Le leader islamiste du PJD, le Parti de la Justice et du Développement, Abdelilah Benkirane, a décidé de changer son fusil d’épaule pour s’en prendre à son ancien allié dans l’opposition, le Parti Socialiste des Forces Populaires, devenu sa bête noire.
Les attaques, par communiqués et sorties médiatiques, se font de plus en plus virulentes et fréquentes depuis leur rupture, consécutive à l’échec de la tentative de déposer au Parlement une motion de censure contre le gouvernement Akhannouch, finalement retirée et tombée dans l’oubli.
Vouée à l’échec, cette initiative aurait pu, à défaut de réussir, démontrer la solidité de l’opposition et animer les séances consacrées au projet en présence d’Akhannouch.
Tel n’a pas été le cas. Pire encore, cette opposition, qui a fait acte de présence pour la forme durant cette législature, est désormais sur le point d’éclater avec pertes et fracas pour ses composantes.
L’accusation portée par le chef du PJD est grave, puisqu’elle laisse entendre, en termes à peine voilés, que le parti socialiste aurait vendu la mèche au chef du gouvernement en lui transmettant le contenu de la motion de censure, dans le but d’intégrer au sein du prochain Exécutif des ministres de l’USFP, en vue de la formation d’un gouvernement dit « du Mondial », à l’issue du scrutin de 2026. Un scénario dans lequel le RNI d’Akhannouch, donné favori, composerait avec le PAM, et où l’USFP viendrait combler le vide laissé par l’Istiqlal, ce dernier ayant manifesté son désir de reprendre sa liberté.
Sans fournir de preuves, le PJD s’est alors lancé, en des termes peu courtois à l’égard de son ancien allié, dans une campagne de dénigrement et d’accusations de « trahison » des engagements pris lors de la constitution du bloc de l’opposition, au lendemain des dernières élections. Un bloc resté timide, faut-il le rappeler, en raison de l’insuffisance de sa représentation numérique et du manque de coordination entre ses membres.
L’annulation inattendue de la motion de censure n’a fait qu’aggraver sa fragilité.
Par Jalil Nouri
! القائدين المحنكين
Changer la djellaba pas l’esprit…