Désireux, aujourd’hui plus que jamais, de critiquer toute réforme et de s’opposer à toute modernisation du Maroc, le leader du Parti de la Justice et du Développement (PJD) est sorti de sa tanière confortable pour s’ériger en pourfendeur de la réforme du Code de la famille marocain.
Lors d’une réunion de l’exécutif de son parti, tenue le week-end dernier devant des militants venus l’écouter religieusement, le leader islamiste Abdelilah Benkirane a utilisé un ton virulent et des arguments percutants pour exprimer son opposition farouche à cette réforme, ainsi qu’à son porteur, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.
Se référant à la volonté divine et aux préceptes sacrés du Saint Coran, Benkirane a dénoncé ce qu’il considère comme des hérésies dans les propositions de la réforme. Il s’est positionné comme le gardien du temple, à la fois moralisateur et persécuteur, fondamentaliste et adversaire des évolutions.
Qu’il s’agisse de la question de l’héritage des femmes, de la protection de leurs droits au sein de la famille ou des dispositions proposées pour la modernisation de la Moudawana, tout a été prétexte à des attaques frontales. Benkirane a exprimé sa vision conservatrice et inflexible, affirmant que son parti ne fera aucune concession dans son jugement final.
Brandissant des menaces pour la société et agitant le spectre de la fin de la famille marocaine telle qu’elle existe, il a également émis des prédictions invraisemblables sur l’avenir de l’islam si cette réforme venait à être adoptée dans sa version actuelle. Le chef du PJD a clairement déclaré qu’il ne laissera pas passer cette réforme, quoi qu’il en coûte.
Se présentant comme l’ultime rempart contre cette réforme qu’il estime contraire aux messages divins, Benkirane n’étonne plus. Toutefois, seuls ses rares disciples semblent encore trouver un sens et une crédibilité à ses propos incendiaires et belliqueux.
Par Jalil Nouri
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Une posture politique et politicienne pour laquelle il faut saluer son courage et son audace par rapport aux autres formations politiques dont le silence est proprement assourdiissant. Si Benkirane n’avait pas pris position, tout le monde le lui aurait reproché et on l’aurait accusé de compromission et de lachete . A un certain moment, il faut savoir ce que l’on veut !