Désorienté par la crise entre Israël et l’Iran, le leader islamiste du PJD et ancien chef du gouvernement semble se dépêtrer dans une grande confusion, en changeant de posture jour après jour. Alors qu’il avait apporté le soutien de sa formation à l’Iran, en demandant à ce que le Maroc rompe tout lien avec Israël et en condamnant sa guerre imposée au pays des mollahs, Abdelilah Benkirane s’est rétracté ces dernières heures, en s’en prenant avec virulence à l’Iran après son attaque sur le territoire du Qatar visant une grande base militaire américaine, après avoir prévenu Washington de son raid à l’avance.
Quand on sait les liens du PJD avec le Qatar et les avantages financiers substantiels tirés des aides en tous genres accordées par ce pays à une longue liste de formations islamistes, dont le PJD, l’on comprend que ce dernier avait naturellement besoin de retourner sa veste, en ignorant son appui à Téhéran et exprimé publiquement plus tôt devant les militants déroutés et sur les réseaux sociaux par cette pirouette qui n’étonne plus les observateurs de la chose politique depuis que Benkirane a repris les rênes du PJD avec l’espoir de redevenir chef de gouvernement — bien que la tâche s’annonce difficile, sinon impossible — en raison notamment de la stratégie imposée par un leader naviguant à vue et tenant des discours confus, disant une chose et son contraire quelques heures plus tard.
Difficile d’être militant du PJD aujourd’hui, et d’appeler à voter en sa faveur.
Par Jalil Nouri