Le monde bancaire marocain est en pleine effervescence ces jours-ci, après l’annonce de l’ouverture de négociations en vue d’une prise de contrôle de la BMCI par Crédit du Maroc, un tournant susceptible de marquer un profond changement dans le paysage financier national.
Déjà actionnaire majoritaire de Crédit du Maroc, le groupe Holmarcom, appartenant à la famille Bensalah, qui détient par ailleurs les assurances Atlanta-Sanad et les Eaux d’Oulmès dont le fleuron demeure l’eau minérale Sidi Ali, est engagé dans des discussions avancées avec la banque française BNP Paribas. Cette dernière, actionnaire à hauteur de 67 % du capital de la BMCI, envisagerait la cession de cette participation stratégique, une opération qui transformerait sensiblement le paysage bancaire marocain. Ces pourparlers sont menés exclusivement entre BNP Paribas et le groupe Holmarcom.
La holding financière du groupe familial, Holmarcom Finance Company, ne serait d’ailleurs pas un nouvel acteur dans l’actionnariat de la BMCI, puisqu’elle en fait déjà partie depuis près de trente ans. Elle connaît ainsi parfaitement l’environnement et le fonctionnement de l’établissement, dont BNP Paribas souhaiterait se désengager dans le cadre d’un nouveau repositionnement stratégique.
Si cette acquisition venait à se concrétiser, avec de fortes probabilités à ce niveau de participation, les spécialistes estiment qu’elle pourrait déboucher sur une fusion-absorption entre Crédit du Maroc et la BMCI, probablement sous une nouvelle identité. Une telle opération permettrait au nouvel ensemble de se positionner dans le peloton de tête du système bancaire national, dominé aujourd’hui par Attijariwafa Bank et Bank of Africa, cette dernière étant elle-même promise à des changements majeurs dans son tour de table, déjà évoqués récemment.
En abattant ainsi toutes ses cartes, le groupe Holmarcom de la famille Bensalah affiche clairement de très grandes ambitions : devenir, à moyen terme et selon la volonté de ses dirigeants, non seulement un leader industriel, mais également une véritable puissance bancaire.
Par Jalil Nouri
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