La nuit du vendredi restera gravée dans la mémoire des Marocains comme l’une des plus sombres et terrifiantes. Suite au tremblement de terre, dont l’épicentre était situé près de la commune d’Ighil, dans la province d’Al Haouz, une vague de panique et d’effroi a balayé le pays.
Selon une mise à jour matinale du Ministère de l’Intérieur, le bilan tragique fait état de 632 décès et 329 blessés, dont 51 dans un état grave. Les pertes humaines se répartissent comme suit : 290 à Al Haouz, 190 à Taroudant, 89 à Chichaoua, 30 à Ouarzazate, 13 à Marrakech, 11 à Azilal, 5 à Agadir, 3 à Casablanca, et 1 à El Youssoufia.
L’intensité du séisme a également causé l’effondrement de nombreux bâtiments à travers plusieurs provinces et villes, amplifiant la détresse et la peur des citoyens. En réaction à cette catastrophe sans précédent, de nombreux Marocains, paralysés par la crainte d’une nouvelle secousse, ont choisi de passer la nuit à l’extérieur de leurs domiciles.
Le Ministère de l’Intérieur, dans son communiqué, souligne que les Forces Armées Royales, en collaboration avec les autorités locales, les services de sécurité et la protection civile de toutes les provinces concernées, sont pleinement mobilisées. Elles déploient tous les moyens nécessaires pour intervenir, fournir l’aide requise et évaluer l’ampleur des dommages.
Cette tragédie rappelle la vulnérabilité de l’homme face aux forces de la nature et l’importance d’être toujours prêt à y faire face. Nos pensées vont aux familles endeuillées et aux victimes de cette catastrophe.
Importants dégâts
Selon des images circulant sur les réseaux sociaux et des témoins, le séisme a provoqué d’importants dégâts dans plusieurs villes.
Dans une localité de la province d’Al-Haouz, épicentre du séisme, une famille était bloquée dans les décombres après l’effondrement de sa maison.
Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d’importants débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.
« Une vraie catastrophe »
« J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler. J’ai cru que mon lit allait s’envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vrai catastrophe, la folie », raconte un Français, propriétaire de trois maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.
« Vers 23 h, on a senti une secousse très violente, j’ai réalisé que c’était un tremblement de terre. Je voyais des bâtiments qui bougeaient. Nous n’avons pas forcement les réflexes dans ce type de situation. Puis je suis sorti, il y avait beaucoup de monde dehors. Les gens étaient tous sous le choc et en panique. Les enfants pleuraient, les parents étaient désemparés », témoigne un habitant de Marrakech, Abdelhak El Amrani, 33 ans, joint par téléphone.
Selon des images diffusées sur les réseaux, une partie d’un minaret s’est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, cœur battant de Marrakech, faisant deux blessés.
Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés.
« J’étais en route vers chez moi au moment du tremblement de terre. Ma voiture a fait va-et-vient mais je n’imaginais pas une seule seconde qu’il s’agissait d’un tremblement de terre », affirme un autre habitant de la ville. « Je me suis arrêté et j’ai réalisé la catastrophe. C’était très grave ce qui s’est passé, on avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables ».
Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12 000 morts, soit un tiers de la population de la ville.