Selon un rapport récent, 2022 a marqué un tournant décisif dans les relations économiques entre le Maroc et les États-Unis. En effet, la superpuissance américaine s’est positionnée comme le principal investisseur au Maroc cette année-là, avec un flux net d’investissement impressionnant de 7,4 milliards de dirhams, représentant 34,1% du total des investissements directs étrangers (IDE) dans le royaume.
Cette performance est d’autant plus remarquable si l’on considère les chiffres de 2021, où l’investissement direct américain s’était limité à 0,7 milliard de dirhams. En simple mathématique, cela traduit une augmentation foudroyante de 6,7 milliards de dirhams en une seule année, illustrant un intérêt renouvelé et accru des entreprises américaines pour le marché marocain.
Cependant, tous les pays n’ont pas suivi cette dynamique. Preuve en est, la France, historiquement un des plus grands investisseurs au Maroc, a vu ses apports reculer de façon notable, passant de 7,4 milliards de dirhams en 2021 à 3,3 milliards en 2022. Parallèlement, le Royaume-Uni affiche une augmentation modeste mais notable de ses investissements, s’élevant à 2,9 milliards de dirhams en 2022 contre 2,3 milliards l’année précédente.
Quant à la nature des investissements, le rapport souligne une prédilection pour certains secteurs. En tête de liste, l’industrie, véritable moteur de l’économie marocaine, qui a su attirer 9,5 milliards de dirhams d’IDE, soit 43,5% de l’ensemble. L’immobilier, secteur clé de l’économie nationale, arrive en seconde position avec 5,5 milliards de dirhams, captant 25,1% du total des investissements.
D’autres domaines tels que la finance, l’assurance, l’hébergement, la restauration, ainsi que les médias et la communication ont également bénéficié d’un intérêt accru de la part des investisseurs internationaux.
Bien que le flux global d’IDE au Maroc ait enregistré une croissance modeste de 6,8%, passant de 20,4 milliards en 2021 à 21,8 milliards en 2022, les revenus générés par ces investissements ont connu une hausse robuste de 21,6%, totalisant 39,6 milliards de dirhams en 2022. Ces chiffres témoignent du rôle primordial des IDE dans la dynamique économique marocaine et de l’évolution des relations stratégiques avec ses partenaires internationaux.
La baisse considérable des investissements français au Maroc ne peut être ignorée dans le contexte actuel. Alors que de nombreux observateurs et analystes ont initialement considéré les tensions entre le Maroc et la France comme étant principalement d’ordre diplomatique et politique, ce récent rapport sur les investissements directs étrangers suggère qu’une dimension économique s’est greffée à cette crise bilatérale. La chute significative des apports français, passant de 7,4 milliards de dirhams en 2021 à 3,3 milliards en 2022, est révélatrice. Bien qu’il soit encore trop tôt pour établir des conclusions définitives, ces chiffres suggèrent que les entreprises françaises pourraient être devenues plus réticentes à investir au Maroc, peut-être en raison des incertitudes politiques.