La commune de Casablanca a opposé un refus ferme à la demande de la Direction des domaines de l’État concernant la cession du terrain sur lequel est situé le complexe sportif Mohammed V. Cette position claire et déterminée a été officialisée dans une lettre envoyée le 10 mars en réponse à une correspondance de la Direction des domaines datée du 7 février 2025.
Les élus de la ville, dénonçant une « décision illégale », ont rappelé que ce complexe emblématique appartient au patrimoine de Casablanca et ne peut en aucun cas être vendu ou cédé. Ce terrain relève du domaine public et est affecté à des fins collectives, rendant toute tentative de transfert de propriété contraire aux dispositions légales en vigueur.
Un bien public inaliénable
Dans sa réponse, la commune de Casablanca a insisté sur le fait qu’elle n’a jamais exprimé, ni dans le passé ni pour l’avenir, une quelconque intention de céder le complexe sportif Mohammed V. Elle s’appuie sur la loi n° 57.19 relative au régime des biens immobiliers des collectivités territoriales, dont l’article 5 stipule explicitement que le domaine public ne peut être cédé.
Les élus dénoncent également un vice de procédure dans la tentative de cession, rappelant que la commune n’a pas été conviée à la réunion de la commission administrative chargée d’évaluer ces biens, notamment celle du 17 septembre 2021, où la décision de cession a été prise. Cette absence de consultation constitue, selon la commune, une violation des principes de gouvernance et de transparence.
Un refus appuyé par le cadre légal
La municipalité s’appuie également sur la loi organique n° 113.14 relative aux communes, et notamment ses articles 38, 39 et 40, qui définissent les entités habilitées à soumettre des propositions à l’ordre du jour du conseil communal. Ces dispositions renforcent l’illégalité de la demande de la Direction des domaines de l’État, qui ne dispose pas de l’autorité nécessaire pour initier une telle procédure sans l’accord du conseil de la ville.
Présidée par Nabila Rmili, la commune insiste sur le fait que ce terrain a toujours été destiné à l’usage collectif et à l’organisation d’événements sportifs, un argument qui renforce son statut inaliénable.
Un bien réservé aux clubs mythiques de Casablanca ?
Dans une déclaration accordée à notre confrère H24Info, Karim Glaibi, membre du Conseil de la ville et du comité de suivi du complexe Mohammed V, a souligné que si la question de la cession devait un jour se poser, la seule alternative envisageable serait un transfert au profit du Raja ou du Wydad, les deux clubs historiques de la métropole.
En réaffirmant son refus de céder le complexe sportif Mohammed V, la commune de Casablanca marque sa volonté de préserver le patrimoine de la ville et de garantir l’intérêt général des citoyens. Cette affaire pourrait bien prendre une tournure plus politique si la Direction des domaines de l’État insiste sur sa demande.
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