Elle aura traversé le XXᵉ siècle comme une comète, brûlant les écrans avant de tourner le dos à la gloire. Brigitte Bardot est décédée à l’âge de 91 ans, ce dimanche matin, dans sa mythique demeure de La Madrague à Saint-Tropez, a annoncé la Fondation Brigitte Bardot dans un communiqué transmis à l’AFP. Star planétaire du cinéma français, icône absolue de la féminité puis militante infatigable de la cause animale, « BB » laisse derrière elle une empreinte aussi immense que controversée.
« Madame Brigitte Bardot, actrice et chanteuse mondialement reconnue, a choisi d’abandonner sa carrière prestigieuse pour dédier sa vie et son énergie à la défense des animaux », a rappelé la fondation qu’elle avait créée en 1986. Hospitalisée en octobre dernier à Toulon pour une intervention chirurgicale, l’ancienne actrice était rentrée se reposer à Saint-Tropez. Fin novembre, face à des rumeurs alarmistes, elle avait tenu à rassurer elle-même, invitant « tout le monde à se calmer ».
Des scènes entrées dans la légende
Brigitte Bardot avait quitté le cinéma depuis plus d’un demi-siècle, mais son image n’a jamais cessé de hanter l’imaginaire collectif. En une cinquantaine de films, elle a marqué à jamais l’histoire du 7ᵉ art, notamment avec « Et Dieu… créa la femme » (1956), où son mambo incandescent à Saint-Tropez bouleversa les codes, et « Le Mépris » (1963) de Jean-Luc Godard, dont la scène d’ouverture, devenue culte, demeure l’un des moments les plus commentés du cinéma mondial.
Muse, fantasme, scandale permanent, elle incarna une femme affranchie, sensuelle et provocatrice, imposant un style devenu universel : ballerines, marinières, imprimés vichy… À l’image de Marilyn Monroe, à qui elle fut souvent comparée, Bardot fascina autant par sa beauté explosive que par une vie privée tumultueuse, traquée par les paparazzi.

De la star au combat
En 1973, elle quitte définitivement les plateaux pour se consacrer à ce qui deviendra le combat de sa vie : la défense des animaux. À travers sa fondation, Brigitte Bardot multiplie les campagnes chocs contre la chasse, la corrida, l’abattage rituel ou encore les mauvais traitements infligés aux animaux. Un engagement total, parfois radical, qui lui valut admiration et inimitiés.
Ces dernières années, l’ancienne actrice s’était surtout illustrée par ses prises de position politiques tranchées et ses propos polémiques sur l’immigration, le féminisme ou la société française, certains lui ayant valu des condamnations judiciaires. « La liberté, c’est d’être soi, même quand ça dérange », écrivait-elle dans Mon BBcédaire, publié début octobre chez Fayard. Elle y dressait un portrait sévère d’une France qu’elle jugeait « terne, triste, soumise », revendiquant sa proximité idéologique avec le Rassemblement national.
Une fin de vie retirée, au plus près de la nature
Loin des projecteurs, Brigitte Bardot vivait depuis des années dans le sud de la France, entre La Madrague et La Garrigue, entourée d’animaux. « Je vis comme une fermière », confiait-elle encore en mai dernier sur BFMTV, évoquant ses moutons, chèvres, cochons, âne, ponette, chiens et chats. Elle disait aspirer avant tout à « la paix et la nature ».
Avec sa disparition, c’est une figure hors norme qui s’éteint : une femme libre, insaisissable, adulée puis contestée, qui aura choisi de quitter la lumière à son apogée pour défendre ses convictions jusqu’au bout, quitte à déranger. Brigitte Bardot laisse un héritage unique, à la croisée du mythe, du cinéma et du combat.


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Très bon texte ou choix de texte pour résumer la vie de Brigitte Bardot. Bravo à la rédaction.