Une finale surprenante mais un grand vainqueur. Ce dimanche, Carlos Alcaraz a démontré une résilience mentale exceptionnelle pour décrocher le titre de Roland-Garros 2024, succédant ainsi à Novak Djokovic. L’Espagnol a eu besoin de cinq sets et 4 heures 19 minutes de jeu pour venir à bout d’Alexander Zverev, encore trop nerveux dans les moments cruciaux (6-3, 2-6, 5-7, 6-1, 6-2). C’est son troisième tournoi du Grand Chelem, mais son premier à Paris.
Alcaraz n’a pas toujours été souverain, ni dans cette finale ni dans les deux premières de sa carrière, mais il trouve toujours la solution à la fin. Après un duel intense et tendu pour les deux hommes, l’Espagnol a finalement pris le dessus sur Zverev en cinq sets pour remporter à 21 ans son troisième titre du Grand Chelem. Après l’US Open en 2021 et Wimbledon en 2022, il ajoute désormais Roland-Garros à son palmarès impressionnant.
Le déroulement du match
Alexander Zverev, quant à lui, devra encore attendre pour rejoindre le cercle des vainqueurs. Sa deuxième finale s’est terminée comme la première, par une défaite en cinq sets et de nombreux regrets, même s’ils sont peut-être moins amers qu’en 2020 sur le court Arthur-Ashe de Flushing face à Dominic Thiem. Mais tout de même, Zverev y a cru, encore une fois, et a perdu, encore une fois.
Parmi toutes les qualités d’Alcaraz, c’est sans doute cette âme de champion, innée et inimitable, qui le distingue. Comme en demi-finale contre Jannik Sinner, il a su renverser un match mal engagé. Remporter deux victoires en cinq sets en demi-finale puis en finale à Roland-Garros est une performance rarissime. Elle n’avait pas été réalisée depuis un certain Rod Laver. C’est dire. Alors oui, il a parfois bafouillé dimanche. Mais qu’importe, puisqu’à la fin, il a eu le dernier mot.
Une nervosité palpable
Alcaraz avait beaucoup mieux démarré que dans son choc contre le futur numéro un mondial 47 heures plus tôt, en remportant le premier set plutôt facilement (6-3). La nervosité des deux finalistes était palpable et ne les a que rarement quittés tout au long des 4 heures 19 du combat qui s’annonçait, mais elle paralysait Zverev au début, tandis qu’elle ne faisait que ralentir Alcaraz. Puis, dès le début du deuxième set, la finale a changé de visage et de dynamique.
Plus agressif et plus libéré, Alexander Zverev a avancé sur le court, et pendant deux sets, il s’est comporté en conquérant. Même quand Alcaraz menait 5-2 dans la troisième manche, c’était trompeur. En deux coups de boutoir, un débreak puis un autre break, l’Allemand a enchaîné cinq jeux pour arracher le set (7-5) et passer en tête. Il pouvait croire en son destin. Vraiment.
Breaks gâchés et histoire en marche
Mais c’est précisément là que Carlos Alcaraz a montré toute son ampleur. Là où beaucoup auraient cédé, lui s’est relevé. Sur les deux derniers sets, Zverev a été clairement dominé. Cependant, il en retiendra une frustration palpable : celle de ne pas avoir su saisir ses opportunités. Au final, il n’aura converti que 6 balles de break sur 23. Sur les deux derniers sets ? Un maigre 1/9, loin du 4/9 d’un Alcaraz bien plus efficace quand il sentait l’odeur du sang.
Alors, oui, Sascha Zverev a peut-être été privé d’un débreak qui lui aurait permis de revenir à 2-2 dans le set décisif, mais nous ne le saurons jamais. 6-1, 6-2 pour finir, c’est suffisamment clair pour éviter toute polémique. Le meilleur a gagné, tout simplement. Parce qu’il est fait d’un autre métal, celui qui distingue les très bons des grands, et peut-être les très grands des grands. L’avenir le dira. Le présent l’installe déjà dans une catégorie à part. Son histoire est en marche. L’Histoire est en marche.