Casablanca n’a pas le droit à l’erreur. À la veille du Nouvel An, et en pleine Coupe d’Afrique des Nations 2025, la capitale économique vit au rythme d’un déploiement sécuritaire exceptionnel, pensé comme un bouclier à double usage : protéger les Casablancais dans une période traditionnellement sensible, et préserver l’image d’un Royaume hôte sous les projecteurs du continent.
Dans les rues, la consigne est claire : visibilité et prévention. Autour du Complexe Mohammed V — cœur battant des soirées de match dans le quartier du Maârif — la présence policière a été densifiée, avec des unités mobilisées pour encadrer les flux, sécuriser les abords et anticiper les incidents liés à l’affluence. Un dispositif qui s’inscrit, plus largement, dans une approche « globale et intégrée » annoncée par la DGSN pour la sécurisation de l’ensemble des villes hôtes de la CAN.
Le quadrillage ne se limite pas au stade. Zones touristiques, grands hôtels, centres commerciaux, artères majeures : les points de forte fréquentation font l’objet d’une vigilance renforcée, avec l’objectif de rassurer la population et d’offrir un environnement sûr aux milliers de visiteurs étrangers venus pour le tournoi et pour les fêtes.
Mais l’opération ne vise pas uniquement la sécurisation “événementielle”. En parallèle, la préfecture de police a déclenché une offensive contre la petite délinquance, notamment dans les quartiers identifiés comme « points noirs ». Les brigades motorisées sont appelées à intensifier les patrouilles, avec une attention particulière portée aux vols à l’arraché commis à moto, un fléau récurrent dans la métropole. Les forces de l’ordre ciblent aussi les réseaux de vente de drogues et d’alcool de contrebande, dont la mahya, souvent associée à des troubles à l’ordre public.
Le message des autorités est sans ambiguïté : le dispositif ne sera pas levé le 1er janvier. La présence policière renforcée est appelée à se maintenir tout au long de la CAN, avec une organisation millimétrée qui combine présence humaine et surveillance technologique, notamment autour des infrastructures sportives.
Entre la ferveur des tribunes, la fête du réveillon et l’afflux de visiteurs, Casablanca joue gros : sa sécurité, sa fluidité, sa réputation. Et dans cette équation, l’État a choisi de frapper fort — pour que la ville reste un théâtre de célébration, jamais un terrain de dérapage.


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