Les rumeurs et les discussions vont bon train dans les cafés et les transports publics, les réseaux sociaux,sur l’avenir sur Deb Ghallef, ce haut lieu du commerce informel , avec ses centaines de boutiques et d’échoppes spécialisés dans l’électronique, l’habillement, les meubles d’occasion et la ferraille…Étalé sur plusieurs hectares traîne une longue histoire datant de la fin des années 60 et a survécu à des incendies et des inondations qui ont failli tout emporter.
La menace de le voir être effacé de la carte du Grand Casablanca semble être réelle cette fois-ci car dans le meilleur des cas, il sera interdit d’activités informelles et de constructions anarchiques et dans le pire des cas, rasé entièrement et déplacé ailleurs dans des bâtiments en dur et débarrassé de l’anarchie qui y règne.Mais rien ne se fera sans l’implication des occupants actuels prêts à défendre leurs intérêts dans ce qu’ils estiment être un bien commun et un héritage pour certains commerçants présents là depuis plusieurs générations, sans titre de propriété.Tous multiplient les réunions ces jours-ci après l’annonce d’une réhabilitation des lieux.
Les promesses du Conseil de la Ville analysées dans tous les sens et les promesses pesées ne sont pas prises au sérieux, la majorité des commerçants estimant qu’il y a anguille sous roche et que leur sort est scellé pour leur maintien sur place car la décision d’une relocalisation aurait été prise et l’entrée des pelleteuses ne saurait tarder, chose à l’origine d’une tension perceptible.
Pour la majorité des commerçants, le compte à rebours aurait déjà commencé et la résistance aussi sur fond d’incertitudes et de symptômes d’une grave crise sociale lourde de conséquences.
Par Jalil Nouri
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