Le scandale judiciaire secouant le Maroc s’est approfondi ce mardi lorsque le juge d’instruction de la cour d’appel de Casablanca a ordonné l’incarcération de plusieurs magistrats à la prison communale Oukacha d’Aïn Sebaa. Deux vice-procureurs, identifiés par les initiales « A.W. » et « A.F. », sont notamment détenus et poursuivis pour leur implication présumée dans l’affaire.
En plus de ces actions, un substitut du procureur du tribunal de la famille du district El Hassani a été assigné à résidence. Deux autres magistrats, M.H. et M.M., ont été renvoyés en prison par le juge d’instruction de la cour d’appel de Rabat, suite à la transmission du dossier par le procureur du Roi.
Des mesures supplémentaires ont été prises contre d’autres conseillers, les soumettant à un contrôle judiciaire et leur interdisant de quitter le pays. Les investigations continuent sur d’autres employés et avocats potentiellement impliqués, les regards se tournant notamment vers un huissier de justice régional basé à Casablanca, soupçonné d’interférence judiciaire.
L’enquête a débuté en janvier 2023, lorsque la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca a lancé des investigations sur le courtage et la médiation des décisions judiciaires localement. La corruption présumée, le trafic d’influence, la manipulation des peines de prison, la divulgation de secrets professionnels et l’abus de pouvoir sont tous au cœur de l’affaire.
Au total, douze personnes ont été placées en détention provisoire la semaine dernière, les autres étant poursuivies en liberté. Plus de 40 affaires judiciaires sont examinées à Casablanca et Mohammedia. Certains des inculpés ont admis avoir payé l’huissier de justice en espèces et en pots-de-vin pour influencer les décisions judiciaires. Les investigations sont toujours en cours pour identifier d’autres individus potentiellement impliqués.