Le sommet très attendu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, tenu vendredi à Anchorage (Alaska), a attiré l’attention mondiale. Consacrée à la guerre en Ukraine, cette rencontre, riche en symboles, n’a toutefois pas débouché sur un accord de cessez-le-feu. Les deux dirigeants ont préféré parler de “progrès” et maintenir le flou sur d’éventuelles avancées concrètes.
Dès l’arrivée du président russe sur la base militaire d’Elmendorf-Richardson, l’accueil réservé par Donald Trump a donné le ton. Tapis rouge, défilé aérien de bombardiers B-2 et de chasseurs F-35, et même un tour dans la limousine présidentielle américaine, The Beast, ont marqué un retour spectaculaire de Vladimir Poutine sur la scène diplomatique internationale. Ce faste contrastait avec l’absence remarquée des alliés européens et, surtout, celle du président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays est pourtant au cœur du conflit.
L’entretien, organisé dans un format restreint – trois représentants de chaque côté –, a duré près de trois heures. Dans un climat décrit comme amical, Trump, entouré du secrétaire d’État Marco Rubio et de l’envoyé spécial Steve Witkoff, a échangé avec Poutine, accompagné de Sergueï Lavrov et de Iouri Ouchakov. Mais à l’issue des discussions, les deux présidents se sont limités à des déclarations vagues.
Poutine a évoqué la nécessité de s’attaquer aux “causes profondes” de la guerre, tout en qualifiant les Ukrainiens de “peuple frère”. Trump, fidèle à son style, a lâché une formule ambiguë : “Pas d’accord, jusqu’à ce qu’il y ait un accord”, laissant entendre que la route vers un compromis reste longue.
Un moment marquant est survenu lors de la conférence de presse finale : en anglais, Vladimir Poutine a invité Donald Trump à poursuivre les pourparlers à Moscou. Le président américain, sans confirmer, a laissé planer l’idée d’un prochain rendez-vous : “Peut-être que je le ferai. Je vais sûrement être critiqué pour ça.”
Avant son départ, Poutine a déposé des fleurs sur les tombes de pilotes soviétiques tombés en Alaska pendant la Seconde Guerre mondiale, tandis que Trump a profité d’une interview sur Fox News pour lancer un tacle à Zelensky : “La Russie est une grande puissance, l’Ukraine ne l’est pas. Il doit conclure un accord.”