Je vais vous raconter une histoire qui m’est arrivée récemment, et qui, au-delà de l’anecdote personnelle, en dit long sur certaines pratiques médicales… et fiscales. Tout a commencé innocemment, un après-midi en famille chez ma sœur. Ambiance détendue, discussions à bâtons rompus, et soudain, l’un de mes frères brandit fièrement un nouvel appareil pour mesurer la tension artérielle. Le jeu s’installe : chacun y passe. Mon tour arrive, et là, surprise — 17/10. Une tension beaucoup trop élevée.
Une deuxième, puis une troisième mesure confirment l’inquiétude. Très vite, mes proches, soudain tous experts en cardiologie improvisée, m’encerclent de recommandations. Verdict familial : « Tu dois consulter ! »
Le rendez-vous est pris dès le lendemain à 11h, chez une cardiologue réputée de l’Agdal à Rabat. J’arrive à l’heure, confiant. Mais sur place, une dizaine de patients attendent déjà. Je patiente… et mon tour ne viendra qu’à 13h20.
Tout commence par un passage entre les mains de l’assistante médicale : prise de tension, puis électrocardiogramme avec des électrodes un peu partout sur le torse. Ensuite, l’entrée chez la docteure. Une discussion express : « Que se passe-t-il ? Depuis quand ? » Nouvelle prise de tension, puis, sans tarder, une échographie du cœur qui dure à peine deux minutes. Enfin, elle m’oriente vers un laboratoire qu’elle recommande chaudement, pour faire des analyses sanguines, et me donne rendez-vous trois jours plus tard.
Mais c’est à ce moment-là que vient le vrai coup de pression… à la caisse. Je tends ma carte bancaire. Refus immédiat de l’assistante : « Ici, on ne prend que du cash, monsieur. » Ni chèque, ni TPE. Un paiement exclusivement en espèces, imposé sans détour.
Résultat : mon épouse doit sortir, marcher 400 mètres jusqu’à un distributeur pour retirer 1 700 dirhams. Une somme encaissée en un quart d’heure de consultation, sans aucune trace numérique.
Dans d’autres pays, c’est tout l’inverse : le paiement électronique est la norme, justement parce qu’il garantit la traçabilité, la sécurité et la transparence fiscale. Ici, au contraire, certains médecins vous imposent le règlement en espèces, sans autre option. Pourquoi ce choix délibéré ? La réponse est limpide : éviter toute déclaration au fisc et dissimuler une partie — parfois conséquente — de leurs revenus.
Ce type de pratique, bien trop répandu, constitue un véritable manque à gagner pour les caisses de l’État, et nourrit une économie parallèle qui échappe à toute régulation. Il est grand temps que l’administration fiscale traque ces abus avec la même rigueur que pour n’importe quel contribuable. Car derrière une tension artérielle élevée, que de nombreux patients paient au prix fort, se cache parfois un système de fraude bien huilé, parfaitement rodé, qui, lui, ne connaît ni crise cardiaque ni palpitations, ni même le moindre ralentissement. Une tension financière constante, bien contrôlée, qui alimente jour après jour un circuit parallèle de revenus non déclarés, loin des regards du fisc. Tandis que les patients s’inquiètent pour leur santé, certains cabinets médicaux entretiennent une autre forme de « pression », régulière et lucrative, à l’abri des radars de l’administration.
Par Souhail Belghiti
Malheureusement, la médecine privée, sauf exceptions très rares , est une véritable mafia sans foi ni loi et encore moins d’état d’âme par rapport à la souffrance des patients et de leurs familles.
Merci beaucoup pour ce témoignage.
A vrai dire, j’avais l’impression que vous étiez en train de raconter mon histoire chez un cardiologue réputé à Casablanca aussi et précisément au croisement du boulevard Abdelmoumen et Anoual.
La consultation est sur rendez-vous s’il vous plaît! Et du monde il en y a !! Le Professeur ne chôme guère! A ma surprise, j’ai été obligé de sortir après la consultation et aller chercher du cash au GAB de la SG juste en face. Pourquoi? L’assistante répète « nous n’avons pas de TPE et que nous n’acceptons pas de chèque ».
Bonjour la fraude et l’évasion fiscale!
A mon avis, l’Etat doit interdire le paiement en espèce et obliger toute les professions libérales d’utiliser le TPE comme seul moyen de paiement et croyez moi tout le monde a une carte bancaire, la sienne ou celle de ses enfants. Au pire des cas, un virement bancaire devrait faire l’affaire.
Pas que les cardiologues, c’est toutes les spécialités qui sont concernées.
Attends de voir le cas de opérations chirurgicales où le noir est monnaie courante.
On devrait pouvoir régler tout ces problèmes avec les cartes de sécurité sociales : les patients couvert ne paient plus directement les médecins comme ce qui se fait dans d’autres pays
Malheureusement ici à Casablanca même situation tous les médecins que je consulte refusent le paiement par TPE, seule option le cash, idem pour les laboratoires d’analyses médicales et clinique d’ophtamologie, il n y a pas de justice fiscale au moment où le fisc renforce le contrôle sur les PME il laisse filer la médecine privée, injuste de voir les medecins s’enrichir sans honnêtes contributions à l’état tandis que d’autres paient leurs taxes et peinent financièrement à combler leurs dépenses à la fin du mois.
Il y a des marocains qui tombent des nues
Aucun corps médical n’acceptent les chèques ou cb (pour ne citer que le corps médical.
Mais ce qui n’a pas été citer c’est l’échographie et les analyses ???
L’état à les bras liés dans ce domaine ou ne veut pas s’en mêler
Malheureusement c’est ainsi autrement tu peu crever
Moi de même, chez un dermatologue, j’ai du sortir et chercher un distributeur dans le quartier, et revenir régler en espèces….
Bonsoir,
Certains médecins marocains se croient très utiles et donc ils se permettent tout, et sont devenus des vrais flous et des patients et de l’état .
Il faut les secouer et les remettre sur le droit chemin. Pas de triches; sinon on leur préfère Les délinquants qui n’ont rien sur cette terre et piquent des petites choses pour subsister !!
Filous