Mercredi, l’automne s’installe. L’été, lui, s’éclipse sans nous pardonner de le congédier sans bilan. Alors, dressons, façon inventaire à la Prévert, ce que ces mois brûlants nous ont laissé : sueur, fracas, et quelques leçons.
Canicule, feux et routes meurtrières
Chaleur accablante, éprouvante pour les plus jeunes comme pour les aînés. Au sud de l’Europe, des forêts ont flambé à des niveaux rarement vus ; le Maroc a été relativement épargné, par chance plus que par maîtrise. Sur les routes, l’hécatombe : un nombre élevé d’accidents mortels, avec une hausse inquiétante impliquant des motocyclistes. La saison chaude reste, année après année, un multiplicateur de risques.
Vacances hors de prix
Les tarifs ont cisaillé les budgets. Touristes locaux et étrangers se sont sentis piégés par l’envolée des prix sur le littoral marocain. Hôtellerie, restauration, loisirs : la facture a grimpé plus vite que le thermomètre, ternissant l’humeur des estivants.
Le choc des faits divers
Au cœur d’un festival, l’agression d’un enfant de 12 ans par plusieurs individus a glacé l’opinion. L’été rend-il fou? Les produits illicites débrident-ils les pires pulsions ? Au-delà de l’émotion, ce drame rappelle l’urgence d’un encadrement plus strict des événements, de la prévention et d’une présence sécuritaire visible.
L’ennui au menu
À l’exception des sorties nocturnes, l’offre de divertissements reste maigre. De passage, des visiteurs étrangers décrivent des journées sans relief, loin des scènes de concerts bondées et des sonos assourdissantes du Nord. Entre deux bains de mer, peu d’activités culturelles structurées : musées, ateliers, circuits patrimoniaux et spectacles de rue se font trop discrets.
Hospitalité sous tension
La cherté de la vie a rogné un symbole national : la générosité spontanée. Les portes s’ouvrent moins largement, les « bienvenues » se murmurent plus prudemment. Sans s’éteindre, l’hospitalité marocaine se fait plus comptable que jamais.
À l’été prochain, un vœu : moins de canicule, moins de mauvaises nouvelles, plus d’organisation. Propreté des plages, tarifs encadrés, sécurité renforcée, offre culturelle étoffée, mobilité plus sûre. Que la saison revienne, oui, mais mieux préparée et mieux pensée.
Par Salma Semmar