Chuck Feeney, un multimillionnaire américain de 92 ans, s’est éteint, laissant derrière lui une empreinte d’altruisme rarement vue. Originaire d’un milieu modeste du New Jersey, il a bâti un empire à l’échelle mondiale dans les années 1950, vendant des produits de luxe aux militaires américains en Europe. Rapidement, il investit dans des propriétés, des hôtels, des entreprises et même des start-ups technologiques, amassant une fortune colossale.
Pourtant, derrière le luxe de ses villas à New York, Londres ou Paris, une profonde introspection le rongeait. « Qu’est-ce qu’être riche? », s’interrogeait-il. Pour lui, la véritable richesse ne résidait pas dans les possessions matérielles.
Au début des années 1980, Feeney crée « Atlantic Philanthropies », une fondation à travers laquelle il s’engage à donner de son vivant la quasi-totalité de sa fortune, soit 7,5 milliards d’euros, à des causes caritatives. Et il le fait de manière anonyme, refusant la gloire et la reconnaissance, se contentant de savoir que son argent servait à de nobles causes.
Sa générosité ne se limitait pas qu’aux dons financiers. Feeney a adopté un mode de vie modeste, troquant villas et limousines pour un simple appartement à San Francisco, des voyages en classe économique et une montre à 14 euros.
Son dernier don, en 2016, fut pour l’université Cornell, où il avait étudié. Avec sa disparition, le monde perd un homme qui a incarné l’idée que « Il est beaucoup plus agréable de donner de son vivant que lorsqu’on est mort ».