Chute des prix du pétrole : pourquoi les consommateurs marocains ne voient-ils pas la différence à la pompe ?

Depuis début septembre, le cours du baril de pétrole a connu une chute significative, atteignant 66,24 dollars à son plus bas. Cette baisse est principalement due aux craintes liées à la croissance économique en Chine et aux États-Unis, ce qui a conduit à une anticipation de la baisse de la demande en carburant. Cependant, cette diminution des prix n’a pas été pleinement répercutée sur les prix à la pompe au Maroc, où les consommateurs se demandent pourquoi ils ne bénéficient pas de cette baisse.

Le 18 septembre, le Brent se négociait à moins de 74 dollars, marquant une légère reprise après la chute historique des dernières semaines. Pour les Marocains, cette baisse aurait dû se traduire par une réduction plus importante des prix des carburants. Cependant, entre le 1er et le 16 septembre, les baisses appliquées n’ont été que de 70 centimes pour l’essence et de 50 centimes pour le gasoil, soit une réduction de seulement 4 à 5 %, bien en deçà de la baisse de plus de 10 % observée sur le marché mondial.

Plusieurs facteurs expliquent ce décalage. Selon l’analyste Amina Touhami, les taxes, les frais de distribution et les marges commerciales représentent une part importante du prix final du carburant au Maroc. En outre, les distributeurs achètent souvent des stocks à l’avance, ce qui signifie qu’ils doivent écouler leurs stocks achetés à des prix plus élevés avant de répercuter les nouvelles baisses. De plus, les tensions en mer Rouge ont entraîné une augmentation des coûts de fret, ce qui a également impacté les prix.

Malgré les baisses successives du prix du baril, les consommateurs marocains devront encore patienter avant de voir une réduction significative des prix à la pompe. Les fluctuations du marché mondial et les coûts logistiques continueront d’influencer la politique tarifaire des distributeurs au Maroc.