La tempête étant presque passée, le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’est remis au travail en se fixant des objectifs à réaliser avant la fin de son mandat prévue pour l’été.
Pour répondre aux revendications qui l’ont fait vaciller, l’Exécutif a décidé de s’attaquer, populisme électoraliste oblige, en premier au fléau symbolique de la corruption dénoncée à haute voix par les manifestants de la Gen Z, en s’y attaquant de plein front.
Mais le problème étant endémique, il ne pourra s’agir que d’un coup d’épée dans le meilleur des cas et d’un vœu pieux, dans le pire. Il se résumera malheureusement, l’on peut s’avancer à le prévoir, qu’à un effet d’annonce pour rappeler aux électeurs, avant le vote, que l’Exécutif actuel a montré sa bonne volonté dans cette lutte hypothétique. Nul n’ignore que les gouvernements successifs s’y sont essayés et y ont échoué avec éclat. Pour le reste, à savoir l’emploi, l’éducation, le système de santé et la justice sociale, le gouvernement restera les mains liées par le facteur temps, mais l’intention était là, il faut le reconnaître, pour des chantiers qui ne pourront pas donner de résultats probants en cinq ans de mandat sinon plus, voire même irréalisables en raison de leur caractère structurel après des décennies de procrastination et de laxisme.
Les sorties remarquées des ministres, incités par leur chef à occuper les médias publics et privés, ne parviendront en aucun cas à faire oublier le désappointement des manifestants, leur rancœur et leur insistance à réclamer un changement de gouvernement et son chef en premier lieu. De même qu’elles n’arrangeront en rien leur image dégradée et les résultats catastrophiques de la non-participation des citoyens attendue lors des élections de septembre 2026, pour lesquelles le mouvement Gen Z appelle à boycotter en cas d’absence de décisions concrètes en réponse à leurs nombreuses attentes, condamnées à rester inaudibles faute de temps.
L’intention et la volonté d’y répondre sont sincères alors que le temps manque.
Par Jalil Nouri
.