L’Arabie saoudite doit accueillir deux sommets importants en 2023 : le sommet de la Ligue arabe et le sommet arabo-africain. Cependant, la question controversée du Polisario pose des problèmes d’organisation et de représentation. Bien que les pays arabes soutiennent l’intégrité territoriale du Maroc et ne reconnaissent pas l’entité séparatiste, le problème persiste.
Le dernier sommet arabo-africain, qui s’est tenu en Guinée équatoriale en 2016, a été marqué par un échec en raison de la présence du Polisario. En signe de protestation, le Maroc et huit pays arabes ont boycotté l’événement. Les sommets précédents ont été reportés à deux reprises en raison de la situation.
Le dernier communiqué de la Ligue arabe annonce que l’Arabie saoudite accueillera également le sommet arabo-africain en 2023, sans donner de date précise. La question du Polisario refait surface. En 2016, le Maroc avait remercié les pays arabes qui avaient soutenu sa position et refusé d’approuver la présence d’un groupe séparatiste. Le Maroc avait également critiqué le Koweït pour avoir accepté la présence du Polisario malgré les règles du partenariat arabo-africain.
Le comité conjoint, chargé de l’organisation, comprenait également l’Égypte et la Tunisie, qui avaient accepté la situation malgré leur non-reconnaissance du Polisario. La Mauritanie, qui reconnaît la RASD, et l’Algérie, ont milité pour la participation du Polisario.
La présence du Polisario continue de perturber les sommets entre l’Afrique et d’autres pays. Le dernier sommet Afrique-Japon (TICAD), organisé en Tunisie, a vu la participation du Polisario sans que le Japon ne l’invite. La Tunisie, sous la pression de l’Algérie, a invité le Polisario et réservé un accueil présidentiel à son chef.
L’Arabie saoudite est l’un des principaux défenseurs et soutiens du Maroc sur la question de l’intégrité territoriale et du Sahara marocain lors de réunions internationales, notamment devant les Nations Unies. Pour les sommets de 2023, la question du Polisario reste un enjeu crucial et pourrait poser des défis d’organisation et de représentation pour les pays participants.
Si l’Algérie et l’Afrique du Sud ont réussi à réserver une place au Polisario lors des sommets avec l’Union européenne et le Japon, ils éprouvent des difficultés à réitérer ce « succès » lors des réunions de l’UA avec la Turquie, la Chine, les États-Unis ou encore la Russie.
Cela soulève la question de savoir si Ryad cédera aux pressions d’Alger et Pretoria concernant la question du Polisario lors des prochains sommets. La situation demeure incertaine et les discussions se poursuivent pour trouver un terrain d’entente entre les différentes parties prenantes.