Selon le Dr Mohamed Hachem Tyal, psychiatre-psychanalyste et fondateur de la première clinique de psychiatrie et d’addictologie au Maghreb, le Ramadan est une période propice pour les fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer. En effet, le jeûne réunit les conditions favorables au sevrage tabagique. « Il s’agit d’un mois différent des autres. Et naturellement, les gens deviennent plus enclins à abandonner toute source de plaisir et de satisfaction. Pendant ramadan, les conditions sont favorables pour s’autoriser à penser que ce qui ne pouvait être possible pendant longtemps, peut l’être pendant ce mois sacré », déclare-t-il
Cependant, Dr. Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en systèmes et politiques de santé et vice-président de la Fédération nationale de la santé, estime que le Ramadan ne peut pas constituer à lui seul un élément de sevrage. Il souligne que la décision d’arrêter de fumer doit être mûrement réfléchie et que la volonté demeure primordiale. Pour réussir le processus et éviter une rechute les jours suivant la fin du Ramadan, il est préférable d’être accompagné par des professionnels de la santé, ajoute-t-il. Selon des études, le taux de réussite du sevrage tabagique chez les personnes accompagnées varie entre 20 et 30%, alors qu’il est de seulement 5 à 7% chez les personnes non accompagnées.
Par ailleurs, Dr. Hamdi précise que l’arrêt brutal du tabac est nettement plus efficace qu’un arrêt progressif. La réduction du nombre de cigarettes n’aide pas plus que l’arrêt immédiat, car les personnes qui réduisent le nombre de cigarettes par jour inhalent plus de fumée et se retrouvent avec les mêmes risques de santé. Le vice-président de la Fédération nationale de la santé encourage les fumeurs à sauter le pas et rappelle que l’arrêt du tabac a des effets immédiats sur l’organisme, tels que la diminution de la fréquence cardiaque, de la pression sanguine, du taux de monoxyde de carbone dans le sang, de la toux et de l’essoufflement.